La ville devait être grande, rien qu'en regardant les remparts autour. Je ne voyais rien, si ce n'est les deux gardes qui me reluque d'un air dédaigneux. Je devais ressembler à un voyou, ils ne voulaient surement pas me laisser passer, sauf que manque de bol pour eux, ils ne pouvaient pas me refuser l'accès. Pas en plein après midi, pas si je me mêle à la foule et que je disparais de leur vu.
J'eus une vision de leur sang par terre, de leur tête tranchée. J'eus un frisson. D'envie. Sauf que non. Je devais me maitriser. Pas avec tout ce monde. Je n'étais même pas sur d'être à leur niveau, même pas sûr de les tuer tous les deux. Une mission suicidaire ? Pourquoi pas.
Je me stop une minute, tente de regagner mon calme et mon impassibilité. Je ne dois pas. Les gens commencent à me regarder bizarrement, simplement parce que je suis arrêté au milieu du chemin et que j'ai l'air d'un mec louche. Je respire un coup, encore, jusqu'à ce que je fasse le vide. Ne pas se trahir maintenant, ne pas se jeter sur les gens.

Je reprends mon chemin, plus lentement cette fois-ci. Pour profiter une dernière fois de ma solitude. Pour gagner du temps avant de rentrer dans ce village aux allures de prison, d'où je ne pourrais sortir que quand je serais devenu fort. J'entends d'ici les échos des cris des enfants, de leur mère qui leur cri dessus parce qu'ils sont allés trop loin, les rires gras des hommes en train de boire du saké autour d'une table bien garnis, les gémissements des mendiant qui se font refouler à l'entrer des magasins.

Je passe, sans un mot des gardes et m'enfonce dans la foule en direction de l'académie.