Ses pieds frôlaient les feuilles mortes de l'année d'avant...pas trés efficaces ces insectes d'humus...Pieds nus, les pieds en sang , elle ne sentait rien. Elle ne sentait plus rien depuis plusieurs jours. On aurait pu la prendre pour un démon...Ses cheveux noirs emmêlés tombaient sur son visage en bataille, son visage était sale, et tout son corps puait le manque d'hygiène depuis tellement longtemps. Les scorpions n'aiment pas l'eau. Elle n'y allait pas. Son corps tanguait de gauche à droite dans un mouvement morbide, et ses yeux sombres et vides étaient à moitié avalés par des paupières bleuies. Son centre de gravité peinait à rester stable, et on aurait pu croire qu'elle allait s'effondrer à tout moment , mais par un quelconque équilibre hallucinant , elle revenait en place pour repartir de l'autre coté.

Sa peau maladive de manque de nourriture, de la basse température des nuits et du manque de bien être se craquelait par endroit et ses ongles ressemblaient à de longues griffes, plus durs que ceux d'un chien. Certaines parties de son corps avaient pris des gènes de ses hôtes... De la cuticule. Elle ne portait d'un linge dégueulasse, beige sale, qui partait d'une épaule, englobait sa poitrine, et descendait sur une jolie silhouette un peu osseuse par endroit pour se terminer à ras les cuisses, blanches et parcourrus de quelques scorpions. Elle était ainsi faite.

Contrairement au clan des Aburame, qu'elle ne connaissait pas d'ailleurs , elle n'hébergeait pas les insectes , pour les nourrir et qu'ils obéissent ensuite, elle se nourrissait d'eux. Ils l'avaient changé. Ils étaient vitaux pour elle. Son sang avait leur gout. Ils entraient et sortait par deux endroits de son corps. La nuque et la base des reins. Les ouvertures étaient à peine visibles, la peau s'aplatissait dés le passage effectué. Ils parcourraient ainsi l'intérieur du corps de la jeune fille sans se faire voir, sauf sur le dos. Elle les hébergeait uniquement dans ses entrailles, entre les organes, sans qu'ils n'y touchent et sous la peau de sa colonne vertébrale.

Voila maintenant à peu prés deux trois ans qu'elle avait quitté la civilisation. Elle avait oublié comment on y vivait. Elle n'avait qu'un souvenir : Ses parents. Elle ne se souvenait plus de son ancien chez soi , comme si les scorpions qui l'avaient sauvé d'une mort certaine, lui avaient aussi fait un lavage de cerveau...Elle était resté tellement de temps inconsciente aussi. Ils l'avaient nourrie de l'intérieur, ils l'avaient protégée et réchauffée dans leur caverne humide et chaude. Pourquoi ne l'avaient-ils pas dévorée? En remerciement de toutes ses années à ne pas avoir peur d'eux , à ne pas les tuer systématiquement? Elle ne saura jamais , mais elle ne voulait pas savoir. Elle était trop bien maintenant. Elle se sentait invulnérable...

Jusqu'au moment où son genou toucha le sol , s'égratignant au passage sur une pierre pointue...Son corps bascula, ses yeux se fermant doucement. Sa tignasse de sauvageonne suivit le mouvement , ses joues blanches à l'excès étaient creusées par la fatigue et la faim...Elle savait résister au jeûne , mais pas si longtemps...Ses muscles refusèrent de répondre, et les scorpions commencèrent à paniquer , et entamèrent un bal avec leurs pinces, la pointe recourbée vers l'arrière pour ne pas lui faire de mal...Elle gémit de douleur et s'écrasa au sol...Ils sortaient et rentraient sous sa peau du dos, comme pour la remuer , mais rien n'y faisait....Les yeux semi ouverts, la jour écrasée dans l'herbe , elle gisait , comme un cadavre, et l'odeur semblait indiquer qu'elle était morte...

Nakurama venait de faire ses adieux à l'équipe de Suna qui était venus pour l'examen chuunin. Enfin débarrassée de ces gêneurs, elle leur adressait un sourire faussé en agitant sa main au-dessus de la tête. Le Kazekage avait été plus qu'ennuyant et elle espérait ne pas le revoir d'aussi tôt. L'homme de garde s'avança vers elle et fit d'une voix amusée :

- Le sourire est presque de trop je dirais Hokage-sama ...

Nakurama enleva son masque de gaité pour faire une grimace en tourna la tête vers le garde. Elle lui jeta un regard noir qui le calma tout de suite. Elle ajouta avant de tourner les talons :

- Je veux voir personne passer cette porte sans mon autorisation. Qu'il entre ou qu'il sorte. J'en ai assez de ce bordel.

L'homme repris un air sérieux et se redressa en acquiesçant :

- Bien, Hokage-sama !

Nakurama fit un pas en avant et s'arrêta. Quelque chose était étrange. Comme une sensation d'une fleur entrain de mourir lançant un dernier appel. Inexplicable. Et comme à toute questions sans réponse, Nakurama la chercha dans son byakugan. ses yeux se plissèrent, sa circulation sanguine s'amplifia autour de ses grands yeux blancs et le monde se renversa. Elle en maîtrisait les sens, voyait tout ce qui échappait à un oeil normal, profitait de chaque angle de ses 359° de vision. Rapidement, elle parcourra la forêt. Unique en son genre, les bois de Konoha étaient abrité d'une âme, celle de la feuille, et perçue par tout ceux qui portaient en eux la volonté du feu. Nakurama connaissait cette forêt par coeur. Elle était plus qu'une veille amie ... mais une part d'elle même. Son byakugan trouva très rapidement ce qu'elle cherchait. Une jeune femme était allongée, inerte, sur la terre molle de la forêt. Nakurama ne pris pas plus de temps pour observer la jeune demoiselle. Quelque chose n'allait pas et elle n'allait pas resté là à l'observer sans rien faire. Sous le regard étonné du garde, Nakurama tourna les talons et pris la direction de la forêt. D'un pas plus que précipité, elle semblait voler au secours de la jeune inconnue. Le vent la poussait dans son dos, les herbes hautes lui fouettaient les jambes, la forêt s'ouvrait à elle dans un crissement douloureux. Enfin, elle vis la silhouette d'une femme allongée par terre. Elle n'étais pas allongée comme si elle dormait, non, mais plutôt comme si elle était tombée. Nakurama se tenait à quelques mètres ... Elle s'était arrêter de courir pour s'approcher doucement de la victime. Ses vêtements étaient sales et déchirés, ses cheveux étaient en bataille, mais, plus inquiétant, elle était recouverte de multiples blessures, dont les plus grosses étaient situées sur ses pieds. Etait-elle morte ? Non, son byakugan percevait encore un peu de chakra en elle ... Mais elle semblait si faible ! Qui était-elle ? Aucun bandeau de village n'était visible, aucun signe d'appartenance à un quelconque clan ... Etait-ce un piège ? Une petite voix dans l'esprit de Nakurama lui disait que non et l'incitait à s'avancer. Mais quelque chose l'arrêta. Une sensation étrange au niveau de sa cheville. Comme un chatouillement. Ses yeux s'abaissèrent jusqu'à voir le scorpions qui s'accrochait à elle. Nakurama étouffa un cris de surprise. Non, il ne fallait pas bouger. Si non la bête pouvait la piquer de peur. Nakurama en vit un deuxième à côté. Puis un autre. D'un regard horrifié, elle vit qu'ils entouraient la jeune femme allongée à terre. Avec son byakugan, Nakurama vit encore bien plus ... Les scorpions semblaient vivre dans le corps de l'inconnue. Nakurama avait déjà vus quelque chose de semblable avec le clan Aburame. Mais là, la taille était bien plus importante... Ce n'était pas répugnant, mais plutôt étrange. Doucement, Nakurama s'approcha de la jeune femme et s'agenouilla à côté. Elle devait avoir à peine quelques années de moins qu'elle. D'une mains souple, elle la pris dans ses bras au niveau du dos. Elle était vraisemblablement inconsciente. Nakurama pris les devant et fit en une minute un bandage primaire de ses deux pieds grâce à sa trousse de secours qu'elle avait toujours sur elle. Puis elle s'agenouilla à nouveau à ses côté et plaça deux mains sur la poitrine de la jeune femme. De là, elle s'efforça de faire passer lentement son chakra dans le corps le corps inerte de l'inconnue. Elle n'était pas ninja médecin mais pouvait au moins lui donner un peu de ses forces pour qu'elle survive jusqu'à l'hôpital. Elle la pris alors dans ses bras et la regarda un instant. Prenait-elle un risque en la faisant entrer comme ça dans Konoha alors qu'elle venait de dire au garde de resserrer les lois sur l'entrée et la sortie dans le village de la feuille ? Mais elle ne pouvait pas la laisser là ... Le bruissement des scorpions qui s'avançaient vers elle la tira de ses pensées. D'un ensemble assez étrange, ils pénétrèrent dans le dos de la jeune femme sans que Nakurama n'y fasse rien. Elle regarda le phénomène d'un regard curieux. Une fois tous rentré dans son corps si particulier, Nakurama la souleva et pris la direction de l'hôpital d'un pas décidé.