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| Sujet: Un village moche, chaud et jaune Dim 24 Avr - 20:54 | |
| Le soleil de Suna tapait sur la tête des pauvres voyageurs ; sauf les plus intelligents d’entre eux -probablement l’espèce destinée à survivre à la sélection naturelle- qui portaient des chapeaux. Le paysage invariablement jaune du désert était défiguré par une route (jaune elle aussi) qui le barrait comme la cicatrice le long du visage d’Iruka, et une longue file de charrettes et de voyageurs en tous genres remplissait cette route. Dans l’une d’elles, au milieu des sacs de marchandise, un petit garçon avec de longs cheveux blonds était en train de s’éventer avec une de ses sandales. La chaleur avait contraint Atsuchi à enlever son grand manteau, et il faisait maintenant son possible pour résister à l’atroce climat du pire pays qui soit. Il vivait tout de même dans un monde plein d’humour : après tout, il fallait aimer plaisanter pour créer des humains munis de trois bouches ; il fallait être tout aussi tordu pour réussir à convaincre toute une population de vivre dans un pays aride à seulement quelques jours de voyage du pays de la pluie, du pays de l’herbe, du pays des rivières et du pays du feu qui était recouvert de forêts. Très fort quand on y pense.
Atsushi n’avait pas eu trop de mal à convaincre de braves marchands de l’emmener avec eux dans leur charrette qui se dirigeait vers le village du sable. En voyant un si adorable petit garçon sur le bord de la route, ils auraient été des monstres de le refuser ! Pour faire poli, l'enfant avait ajouté « j’ai de l’argent si vous voulez » ; il avait aussitôt regretté puisque le grand marchand avait répondu en rigolant « tiens, c’est une bonne idée ça ! ». Pour l’instant ils n’en avaient pas reparlé alors l’enfant espérait que ça leur sortirait de la tête. Après un long voyage sur les routes pleines d’ornières et vraiment mal faites du pays du vent, au milieu d’un paysage morne, triste, moche, jaune et surtout chaud, ils arrivèrent en vue de Suna no kuni.
Enfin…de ce qui était sensé être Suna no Kuni puisque tout ce que l’enfant voyait c’était des montagnes taillées en forme de gradins. Comme ça fait bien plus classe d’être venu à pieds, Atsushi descendit de la charrette et parcourut les 500 derniers mètres en marchant. Une fois devant le défilé, il vit que des hommes vêtus d’horribles vestes-kaki-moches et avec des bandages et des voiles sur la tête contrôlaient chaque personne qui entrait ou sortait du défilé. Il attendit son tour dans la file d'attente tout en utilisant sa petite taille pour gagner des places. Quand il fut devant les gardes, il dut bien admettre qu’il s’agissait de ninjas, le bandeau frontal ne trompait pas ; pourtant, aucun d’eux n’avait l’air avantageux, et plutôt que d’avoir un sourire classe comme sur les publicités ils avaient l’air de se barber. L’un d’eux, un homme avec une grande épée dans le dos et une touffe de cheveux qui déformaient le voile qu’il portait sur la tête lui dit avec un air blasé :
- Tes papiers, gamin, et le but de ta visite.
Papier ? Il était au courant pour la carte que lui avait donnée l'étrange personnage ? L’Iwako tendit l’objet émanant de chakra au garde qui le regarda avec l'air de ne pas comprendre, puis il énonça :
- On m’a dit que si je vous remettais ce papier j’allais devenir un Académicien de votre village, alors me voila.
On ne dispose pas de beaucoup de distractions intéressantes quand on est de garde à la porte, aussi le garde rigola du grand rire de la personne qui ne trouve pas ça drôle et que s’apprête à jouer au méchant.
- Ha-ha-ha, un ne devient pas ninja à Suna comma ça, minus ; il faut passer des tests, et être vraiment doué ! Tu vois, notre village c’est l’élite de l’élite ! Après un moment, il ajouta : Tu peux toujours aller à Konoha, je crois qu’ils n’ont plus grand monde et qu’ils recrutent n’importe qui en ce moment ! Allez, dégage avant que je ne te file une taloche.
Puis il éclata à nouveau d’un rire sonore. Contrarié, l’enfant perdit son sourire ; sans se décourager, il décida d’utiliser une vieille technique : quand on a deux parents et que la maman ne veut pas que l’on aille jouer dehors, on demande au papa ; il se dirigea donc vers un des autres ninjas. Puisque dans les histoires on ne voit jamais les héros faire le tour de tous les gardes en se faisant rembarrer, et que de toute façon il faut bien que j’entre à Suna, il s’agissait d’un plus haut gradé, un type suffisamment compétent pour reconnaitre un chakra puissant qui imprègne une feuille de papier quand il en voit un. Comme dans les histoires, il avait une tête de type sérieux qui ne cherche pas les ennuis, et il l'écouta gentiment.
- C…c’est ton chakra qui est sur cette feuille petit ? Qui t’as dit de venir ici ?
L’enfant raconta alors -en résumé et sans parler de certains détails comme ses mains par exemple- sa rencontre avec le ninja aux cheveux blancs (Ryusuke pour ceux qui n’auraient pas suivi, voir l’épisode précédent). Comme le ninja (un chuunin mais on s’en fiche) était intelligent, il comprit qu’il s’agissait de l’ancien Shodai Kazekage. Il ordonna à un des anonymes qui lui servaient de coéquipiers de le remplacer, puis il emmena l’enfant aux cheveux longs avec lui.
Atsushi pût alors voir le village caché du Sable pour la première fois ; la première pensée qui lui vînt à l’esprit fût : « c’est moche ! ». Le village était bêtement jaune, comme le désert et les montagnes tout autour. Et on aurait dit que les maisons -qui se ressemblaient toutes cela dit en passant- semblaient façonnées en désert séché par un architecte dénué du moindre sens de l’esthétisme et de l'imagination. Les rues avaient surement été pavées à la base, mais le souffle du désert et le passage incessant de milliers de piétons les avaient peu à peu transformées en un conglomérat de sable et de boue séchée d’où émergeaient parfois des morceaux de pavés. Le chuunin conduisit l’enfant jusqu'à un grand ensemble de bâtiments qui ne détonnaient du reste que par leur taille et le symbole « vent » gravé sur l’un d’eux. Ils y pénétrèrent, et traversèrent un dédale de couloirs ou le ninja s’arrêtait parfois pour saluer une connaissance. Si la décoration de l’intérieur était moins lamentable que celle de l’extérieur, on y déplorait un manque de statuettes en argile. Après que le ninja ait parlé à ce qui était probablement un secrétaire, ils allèrent s’installer dans une salle d’attente typique, avec des chaises bon marché bordant les murs, une table basse au milieu avec une pile de magazines et des posters publicitaires sur les murs ; au fond se trouvait une porte avec écrit « Asakawa Ken’Ichi, membre du conseil de Suna ». Le chuunin prît un magazine intitulé « le catalogue des armes », probablement le seul à peu près intéressant vu son état d’usure. N’ayant plus le choix qu’entre des magazines dont la couverture représentait des célébrités qu’il ne connaissait pas et des mannequins portant les vêtements à la dernière mode, Atsushi préféra rester dans un coin à jouer avec son argile.
Après une bonne demi-heure d’attente (probablement pour la forme puisqu’il n’y avait personne d’autre dans la salle d’attente) on leur annonça qu’ils pouvaient entrer. L’homme portait la tenue habituelle des conseillers de Suna : un ensemble beige moche avec une coiffe de tissu blanche ; comme si on voulait les encourager à ne pas la porter, la tenue avait été taillée de façon à qu’elle s’arrête en dessous des genoux pour dévoiler le bas de leur pantalon de façon ridicule. Un uniforme pas du tout pratique pour vivre dans le désert, mais comme le Conseiller l’aurait surement gardé pour aller voyager au pays du fer ce n’était pas plus mal. Ce que l’on voyait du visage de l’homme était celui d’une personne plutôt jeune, mais qui tente de se vieillir par tous les moyens parce que ça fait plus sérieux d’être au conseil et d’être vieux. De toute façon, les jeunes ça fait n’importe quoi alors il faut bien des vieux pour calmer leurs ardeurs –ou alors des jeunes qui essaient d’avoir l’air vieux, faute de mieux-. Le chuunin salua son supérieur en s’agenouillant (en le faisant, il restait à peine plus petit qu’Atsushi). Tandis que l’enfant détaillait le contenu de la pièce (d’étroites fenêtres, des reproductions de tableaux d’art moderne réalisés par des peintres à l’esprit complètement dérangé, des dessins de ses enfants sur les murs, et des photos de ces mêmes enfants sur son bureau), le chuunin expliquait la situation au conseiller. Cela fait, le conseiller prît un temps de réflexion puis avec force de « hum hum » et de « fort bien », sur le ton habituel et crispant des adultes qui parlent aux jeunes enfants, il demanda à « mon petit » de lui raconter son histoire. Atsushi se contenta de raconter la même chose qu’au ninja du poste de garde, que celui-ci venait de répéter au conseiller. Après quelques « hum hum », le conseiller prît un sourire que l’on réserve aux enfants et aux adultes un peu bébêtes, et lui annonça (au « mon petit »), qu’il avait une chance « incrôayable » et qu’il allait pouvoir aller à l’académie pour devenir un "vraii" ninja. Il renvoya ensuite le chuunin à son poste, puis appela une jeune dame qui avait le style « éducatrice spécialisée qui aime les petits enfants » ; apparemment, elle aussi croyait que l’Iwako s’appelait Mon petit. Elle lui expliqua toute une foule de choses à propos du village, de l’académie, et de la chance incroyable qu’il avait de pouvoir y aller. Atsushi se contenta d’acquiescer et d’ajouter de temps en temps des « d’accord » et des « compris ». L’enfant avait retenu la leçon, et il n’avait parlé à personne de son pouvoir ; il avait pris soin de garder ses mains enfouies sous ses manches, des fois qu’on lui colle à nouveau une arme (ou une poussière métallique bizarre) sous la gorge.
Il fût finalement amené dans ce qui allait être sa chambre, dans le dortoir de l’académie. Une chambre simple qui contenait un petit lit, une table avec une chaise et un coffre ; les douches étaient communes. Elle lui fît ensuite une liste de recommandations qui allaient de ne pas s’éloigner de l’académie et ne surtout pas quitter le village à être sage. Un peu plus tard dans la soirée, on lui apporta des vêtements propres et des affaires pour les cours qu’il allait commencer à suivre dès le lendemain.
[ A part si le Kazekage ou un autre ninja important a une objection, me voila Académicien de Suna ; le conseiller (Asakawa Ken’Ichi) est parti mettre le Kazekage au courant ]
Dernière édition par Atsushi Iwako le Dim 24 Avr - 21:08, édité 2 fois (Raison : Il n'y a pas que Suna qui est moche: la police times new roman est moche aussi, alors je change !) |
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