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 Entraînement, parce qu'il faut bien commencer à un moment...

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MessageSujet: Entraînement, parce qu'il faut bien commencer à un moment...   Entraînement, parce qu'il faut bien commencer à un moment... EmptyJeu 12 Mai - 10:46

Le soleil, paresseusement, se couchait avec une lenteur à faire vomir de jalousie Slumpf l’escargot, champion de lenteur toute catégorie. Il n’était pas pressé: de toute façon, le monde entier allait l’attendre, le lendemain, si par hasard il décidait de se lever une minute plus tard. La plupart des humains étaient heureux de le voir sur son déclin. Cela signifiait, pour eux, la fin de la dure journée qui fatigue les cœurs. Si les ninjas étaient déjà rentrés chez eux pour la plupart, les marchands commençaient à peine à remballer leurs produits. Les épiceries étaient encore ouvertes, mais les chantiers étaient déserts, ainsi que la bibliothèque. Le bar pour junkies branchés ouvrait. Bref, ce coucher de soleil, comme chacun peut le prévoir, laisse place à la nuit.
Le seul que cela surprend, c’est Kadashman. Il faut dire que ce dernier avait une notion particulière du temps, une notion centrée sur lui. Quand il se lève, c’est le matin, quelle que soit l’heure. Ceux qui se lèvent avant lui sont des fous. Quand il commence à avoir faim, il est midi, même si il est 16h. Ceux qui mangent avant lui sont des morfales. Et quand il com-mence à fatiguer, il est temps de se coucher, même si il est 20h.
Bref, levé aujourd’hui à 13h30, Kadashman ne comprenait vraiment pas pourquoi le soleil était aussi bas, cet après-midi.

Lançant un dernier adieu à cette moitié de la terre, disparaissant dans un dernier éclat des ses rayons, le soleil partit voir ailleurs si il y était. Et, fait surprenant, il y était.

Bifurquant dans une petite ruelle à droite, Kadashman s’enfonça dans l’ombre. Le sable voltigeait sous ses pieds. Un petit vent désagréablement froid jouait avec ses cheveux longs et lui donnaient le frisson. Ses lunettes de soleil et son grand sourire, amusants voire ridicules en plein jour, lui donnaient un air passablement inquiétant, voire même sadique, maintenant qu‘il faisait noir. Si un de ses voisins le croisait dans cette rue, il se serait fait une autre opinion de lui, une opinion bien moins rassurante. Aucune terreur de banlieue ne se serait risqué à attaquer cette grande ombre dégingandée se baladant avec une assurance terrible dans cette ruelle, véritable basse-fosse de la vie, comme si il était maître de tout et de tous ici, comme si l‘ombre le rendait plus fort, comme si il avait raté sa vocation et qu‘il aurait dû se faire Gros Méchant Que Le Héros De L‘histoire N‘arrive Jamais Réellement A Battre. En fait, il était carrément flippant.
Dommage pour Kadashman, il était tout seul: il n’y avait personne à impressionner, même pas de jeune genin se rendant en boîte de nuit.
Sortant de la ruelle, il se retrouva sur une artère, qui pour l‘heure n’irriguait rien. Un rayon de lune éclaira son T-Shirt « On va tous crever un jour. Tous, sauf moi ». Kadashman sourit. Enfin, encore plus que d’habitude.

Il tourna lentement la tête à droite et à gauche, pour faire semblant de s’orienter, marcha pendant encore une demi-minute, et se retrouva devant le temple. Il entra, et grimpa sur une statue d’un héros au nom et aux faits oubliés depuis longtemps. Il paraît qu’il était vachement connu, autrefois, et que ses exploits avaient fait le tour du monde bien avant la fondation de Suna … mais aujourd’hui, tout le monde s’en fout. Elle gardait cependant un avantage: de sa tête, on avait une vue plon-geante sur le village. Kadashman laissa glisser son regard, de la même façon qu’on admire un paysage imprenable du haut d’une montagne, ou qu’on inspecte le rayon des tablettes de chocolat au supermarché. Sous ses lunettes de soleil, s’étendait son village natal, découpé par des avenues bien droites, et irrigué par des ruelles anarchiques. Mais il n’y avait personne pour les emprunter; le village était vide. Tout Suna dormait; d’ailleurs, Suna ronflait. Fort.
Ce n’était toutefois qu’une illusion: Suna veillait, l’oeuil à l’affut, et l’oreille aux aguets. En sachant où chercher, on pouvait voir des gardes qui surveillaient le désert, le ciel, la ville elle-même, au moyen de puissantes jumelles.Justement, il y en a un qui considérait Kadashman d’un drôle d’air. Ce dernier lui fit un signe moqueur de la main. Le ninja haussa les épaules, et retourna à des occupations plus intéressantes, c‘est-à-dire la surveillance d‘un désert vide à perte de vue. Et l’air, le sable, les maisons, qui avaient un instant retenu leur respiration, tous leurs sens (24 en tout) en alerte, se remirent à ronfler, fort, comme si de rien était.
Laissant le paysage, qui était joli, oui, mais pas bien passionnant, Kadashman descendit de la statue en sautant d’appui en appui, jusqu’à ce qu’il se prenne les pied dans un des doigts du héros. A partir de là, il termina en vol plané.
Les dix minutes suivantes furent consacrées par Kadashman à élaborer une théorie sur pourquoi les dalles du temple étaient aussi dures. C’est vrai quoi, c’est vachement dangereux ! C’est sûrement une mesure de sécurité, pour que les gens qui montent sur les statues ne recommencent pas. C’est sûr que c’est dissuasif; pas stupide, les prêtres du temple! Mais puisque c’est comme ça, Kadashman se promit de grimper dessus en plein jour, juste pour les embêter. Bien fait pour eux !

Il sortit du temple pour se diriger vers la place centrale d’un pas de flâneur sur un quai un dimanche après-midi. Tous les flâneurs le dimanche après-midi marchent lentement, non parce qu’ils admirent le paysage, ou qu’ils ne sont pas capables de marcher plus vite, mais parce qu’ils savent que lorsqu’il termineront leur promenade, il rentrerons chez eux, mangeront, et iront se coucher; or, le lendemain est un Lundi, et ils ne sont pas pressés d’être à Lundi… Ils pensent donc que si ils marchent moins vite, le temps ralentira pour les attendre, et que si ils ne rentrent jamais chez eux, Lundi ne viendra jamais… Et non, la présence d’un quai n’est pas obligatoire. Le fait que ce soit sur un chemin ou un parc ne change rien à l’affaire.

Kadashman déboula sur la place du village avec lenteur donc, lenteur toute relative cependant: Slumpf l’escargot se serait moqué de lui.
La grand-place était le jour, le cœur de Suna, d’où partait les rues principales qui vomissaient continuellement des personnes; cette place groupait la tour du Kazekage, la bibliothèque, l’académie, et nombre de boutiques pour ninjas. On prétend également qu’un bar de cette place vend du saké aux mineurs. Et ce n’est pas une légende, puisque Kadashman y était entré, une fois, avait crié: « Patron ! Un double-saké pour moi ! », et s’était retrouvé avec une bouteille d’un litre à avaler. Il était rentré chez lui, ce qui lui avait pris deux fois plus de temps que d’habitude. (A ce propos , il faut 1/4 d’heure pour aller de la maison de Kadashman à la place. Kadashman, lui met en général 3/4 d’heure, non parce qu’il marche très lentement, mais surtout parce qu’il ne regarde jamais où il va, et ne prends jamais le chemin le plus court. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?) Le problème c’est que, étant complètement bourré, il n’a jamais pu se souvenir où exactement était ce fameux bar.
Dans cette place à ciel ouvert, la lune semblait être partout. Elle plaquait sur les murs une teinte vert bouteille, qui tirait au bleu dans les recoins les moins éclairés. Elle narguait le sable qui montait en poussière pour tenter, dans un effort vain et désespéré, de l’atteindre, et elle se moquait de lui. Elle jouait avec le visage de Kadashman, dont elle rendait visible le teint blafard, tel un cafard dévoilé sans fard dans le noir. Elle folâtrait avec la brise, taquinait les étroites et hautes fenêtres des bâtiments, chatouillait les terrasses et riait avec les rues. N’empêche, quelle gamine cette Lune !

Avisant un troquet, Kadashman s’y dirigea. Le bâtiment était, comme tous les autres à Suna, fait de briques cuites au soleil, recouvertes de torchis. La pancarte indiquait « Autant en apporte le vent ». La porte du bar ne s’ouvrit pas en grinçant, parce qu’elle était bien huilée. La salle était propre, le comptoir brillant et lustré avec amour, les verres posés dessus respiraient le Paic ( le liquide vaisselle qui lave plus blanc que blanc). Au fond, des stalles délimitées par des paravents. Le plancher était si propre, qu’on aurait pu manger par terre. Ce n’était pas nécessaire, vu que les tables vernies semblaient neuves d’il y a une heure . L’atmosphère était respirable, sans toute la fumée qui encombre le plafond de ce genre d’endroit. Le bar était presque désert: dans une stalle, deux ninjas buvaient tranquillement leur saké, et à une table, cinq jeunes se faisaient un tarot autour d’une bière.
Sans qu’il sache réellement pourquoi, Kadashman se sentit un peu déçu.
Il venait à peine de grimper difficilement sur les hauts tabourets qui sont traditionnellement devant le comptoir, que le tenancier surgit du néant:
« Et bien me voilàà ! Je suis Hurbane le Barman, que puis-je pour vous ?
- Heu, répondit le ninja aux lunettes de soleil, un saké ! »
Hurbane le Barman dévisagea Kadashman avec une évidente perplexité. Est-ce que ce mioche avait l’âge de boire du saké ? Il croisa les bras.
Kadashman sentit cette hésitation. Son front se plissa sous l’effet de la concentration. Puis il sourit, une idée lumineuse ayant traversé sa tête peu encombrée à vitesse folle. Comme il n'y a ordinairement pas beaucoup de circulation, les idées lumineuses peuvent se permettre d'aller vite: il n'y a pas des masses de risques de téléscopage.

Kadashman effectua quelques mudras au hasard, parmi les 6 qu'il avait appris (les autres, selon lui, ne servant à rien), derrière le comptoir. Les deux ninjas tournèrent lentement la tête vers lui. Il foudroya le barman de ses lunettes de soleil. Ce dernier se sentit plonger dans un noir profond.
« Un saké, patron. » répéta Kadashman en insistant sur chaque mot pour leur donner un accent de menace.
Le tenancier continuait à être attiré vers les lunettes de soleil. Comme vers un trou noir. Il ne pouvait pas détacher son re-gard du trou noir, et se rapprochait de plus en plus. Il y avait une fêlure en bas à droite. Celle-ci…
« GARDE-CONTRE ! » Hurla un des joueurs de tarot.
Hurbane le Barmane se redressa aussitôt, libéré du semblant d‘illusion. Il repris son souffle et jeta un oeuil suspicieux vers Kadashman.
« Ok, alors une bière ? » tenta celui-ci…

Une heure après, ayant terminé sa grenadine, Kadashman sortit du bar et continua d’arpenter les rues.
Au bout de quelque temps, il dut se rendre à l’évidence: Suna la nuit, c’est très joli, mais les possibilités de se distraire étaient assez limitées, et on en a vite fait le tour.
Avec une certitude dénotant d’une longue habitude, Kadashman prit la direction tout à fait opposée à celle de son chez-lui, pour aller se coucher…

hrp: Si pour l'académicien de base, un rp d'entraînement consiste à affirmer sa détermination, effectuer 300 pompes, affirmer sa détermination, partir une semaine dans le désert en marchant sur les mains, échouer au bout de 6 jours, affirmer sa détermination, hurler son nindô, retourner dans le désert en marchant sur les mains, et réussir à tenir une semaine, puis retourner se coucher, Kadashman est plus terre-à-terre, et considère que quand on est un gamin de 11 ans qui ne sait pas faire la moindre technique, la meilleure façon d'être plus expérimenté est de découvrir le monde dans lequel on vit ...


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