Une glace montée sur un bâton dans la bouche. Oui, une bonne glace de couleur mauve qui laisse un indice sur sa saveur. Mes cheveux de couleur ténèbres virevoltèrent suite à une légère brise passagère. Mes prunelles rubis se posèrent à chaque seconde sur quelque chose en particulier. Une dame qui joue avec son enfant, un vieil homme qui balai le parquet, un chien qui fait la course suivit d’un chat (eh oui, c’est le chat qui court après le canin!) et j’en passe. Il faut avouer qu’aujourd’hui est une belle journée qui se lève sur Konoha. Tôt ce matin, j’ai préféré me lever tôt pour savourer la journée à son maximum. Optant pour un t-shirt d’un blanc pur suivit d’un jean noir, je ne faisais rien en particulier. Il faut dire que dans ce village, les scénarios intéressants sont plutôt rares. Quoi ? Je dis n’importe quoi ? Alors, ça doit seulement être mon cas. Je suis un gars malchanceux…



Ma promenade s’éperdue jusqu’à devenir un vrai marathon en marchant. J’ai peut-être fait le tour du village deux fois seulement dans la matinée et voilà que nous sommes le midi. Ayant remarqué cela, je pris subitement un air blasé. J’ai l’air de quoi, présentement ? Un gros con qui n’a rien à faire de sa vie. Hélas, c’est en partie vrai. Je levai la tête pour permettre les rayons de l’immense étoile frapper de plein fouet mon teint de peau légèrement pâle. C’est ce genre de journée que le grand, l’unique et le majestueux Setsuna Taicho pourrait se passer… Oui, j’aime bien me décrire ainsi !

- " Et bien... Serais-tu en train de t'ennuyer !? Je peux te tenir compagnie ? "

Je venais de nul part, d'une obscure ruelle. Ce que je faisais ? Était-ce vraiment utile de le dire ? Disons que je fignolais quelques préparatifs. La solitude était une marque de fabrique dans ce village et ce jeune homme semblait en faire les frais. Je ne ressentais pas la moindre pitié pour lui. J'étais là parce que je devais être là et puis, il allait peut-être me servir. Je reprenais tout sourire :

- " Tu peux m’appeler Benzaiten. Je suis ce que tu veux et qui tu veux. Je peux être la bonne amie comme ta pire ennemie, tu peux donc tout me dire. Parlons, je n'ai que ça à faire. Oui, parlons ! "

L'homme n'était pas moche. Il était normal mais pas désagréable. Il semblait être accoutumé des balades de tristesse. J'allais peut-être en étonner plus d'un mais, il n'était pas le seul. Marcher était bénéfique à la réflexion. Marcher n'était pas négatif, c'était même une bonne chose. Il fallait donc répéter ce même mouvement pour être en forme. MAR-CHER, ce mot n'était pas prédestiné à la réflexion, étrange.

- " C'est quoi ton p'tit nom ? "

Parler à des gens sans avoir la moindre idée en tête... Hum... Cela ne ressemblait pas à Benzaiten, à quoi pouvait-elle bien penser ?

Situons ce RP bien avant la guerre face aux Kirijins

Une fille. Un être humain du sexe opposé comme on le voit chaque jour (à moins d’être coupé du monde extérieur). Elle m’interrompu dans ma réflexion alors que je n’ai rien demandé à qui que ce soit. Avec un léger intérêt, je posai mon regard rubis indifférent sur cette jeune femme aux cheveux rouge. Jamais vu dans ce village malgré toutes les années de ma vie que j’y ai vécu dedans. Enfin, l’importance n’est pas là. Sur un ton qui s’avérait docile et d’une approche amicale, elle commença à me déballer un discours dénué de sens. Pour moi, que cette fille soit une amie ou une ennemie ne change rien au train de ma vie quotidienne. Son nom me laissa encore plus perplexe. Benzaiten. Oh putain, je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi affreux. Trêve de pensé inutile. Elle sort d’une ruelle sombre, comme les centaines que nous retrouvons dans ce village, et me propose d’engager la discussion avec elle. Tant qu’à y être, faisons ami-ami et parlons de tout et de rien ! Ah, ben voilà. Elle me demande mon nom avec une tournure un brin dérangeant, mais je ne le démontrai pas. Après tout, c’est dans ma nature d’être réservé. Je hais que le monde me lise comme un livre ouvert. Je levai ma main pour prendre le bâton que j’avais dans la bouche. Vaut mieux parler convenablement sans avoir une glace dans la gueule pour qu’elle comprenne quelque chose de mes paroles.

Setsuna.

Un ton ne dégageant rien d’autre que la neutralité, une présentation brève. Ceux qui croient que je suis un mec qui parle beaucoup vont s’apercevoir qu’ils ont eu tort. Toutefois, que voulez-vous que j’ajoute ? Ce n’est pas la peine de spécifier mon appartenance au clan Taisho, mes pupilles parlent pour moi. Mon âge ? Nan, trop classique. « Enchanté, devenons amis ! ». Erf, va mourir. J’enchaînai après quelques instants de silence, le temps de lui laisser s’apercevoir qu’elle venait de faire une erreur en venant ici, quelques paroles.

D’accord, parlons. N’ayant aucun sujet de conversation en tête, je te laisse prendre la parole en premier. Après tout, les femmes d’abord.

Je croquai après cette petite tirade dans ma glace à la saveur de raisin. D’un signe de tête, j’invitai la dite Benzaiten à continuer ma petite balade en ma compagnie. Certes, je n’attendis pas une réponse de sa part, je commençai sans elle. Eh oui, fidèle à moi-même, peu m’importe si elle décide de rester cloué sur place ou qu’elle dégage sans un avertissement. Par contre, j’ai l’impression que cette rencontre pourra être amusante.

- " Et t'es membre d'un clan ? "

D'un coup, mon regard se concentra sur un information. Non... Ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas être... Il ne pouvait pas détenir... Que diable, avoir cela devant moi... Recherchait-il la mort... Oui, c'était bien ça, une...

- " GLACE A LA CERISEUUUHHHHH !!!!!! TROP DE LA CHANCE !!!! J'veux un peu ! J'veux un peu ! J'veux un peu ! "

C'était du Chihiro tout craché. La même imbécillité face à ce dessert. Faire les yeux doux aurait été la meilleure réaction face à ce type mais, se dénaturer encore plus était risqué. J'étais déjà suffisamment gamine. Je reprenais :

- " Euh... Je suis incapable de résister à la glace à la cerise. Je trouve ça TROP TROP TROP TROP TROP bon ! Un jour, il faisait trop chaud et un gentil garçon m'a offert une glace à le cerise. J'étais trop trop trop trop trop contente ! "

La discrétion au féminin. Oui, être une femme, c'était aussi sans gêne.

Mmh. Il semble que mes pupilles ne parlent pas pour moi finalement. Dommage, je croyais que c’était clair dans tout Konoha que cet étrange pupille appartient au clan Taisho. Enfin, peut-être que la femme à mes côtés a une déficience intellectuelle. Si c’est le cas, je vais me passer de lâcher un commentaire. Alors que j’allais enchaîner pour lui répondre à sa question, je fus interrompu par son attitude qui venait de changer de manière radicale. Elle commence à gueuler qu’elle veut une glace à la cerise… Oh misère, qu’ai-je fais dans ce monde si bas pour mériter ce genre de punition ? La jeune fille commença à me déballer sa jeunesse, un truc de filles, vraiment. Le plus drôle dans cette situation, c’est qu’au premier coup d’œil, elle est si normale, mais au fond… À moins que ce soit un numéro, mais où serait la logique ? Je lâcha un soupir sur un micro sourire. Bien sûr, j’ai compris ce qu’elle voulait.



- Au fond, tu veux que je t’achète une glace ? Soit.



J’entrai chez un marchand pour en ressortir un instant plus tard avec un paquet sous la main. Sur l’emballage, on pouvait y lire « Saveur de cerise ». Je lui lançai pour qu’elle l’attrape.



- Cadeau. Et pour te répondre, je fais partie des Taicho.



Ma dernière phrase fut dite sur un ton légèrement dédain. Ouais, on pouvait voir que je n’aime pas vraiment mon clan et ce, pour aucune raison. Enfin, peu importe. Je commencerai la conversation après qu’elle m’ait demandée autre chose si c’est le cas. Après tout, comme je le dis toujours, les femmes d’abord… Quoi, vous dites que ce n’est qu’un moyen pour éviter le social ? Vous êtes plutôt intelligent !

- " C'est frot frot frot bon ! Z'adore cha ! "

Benzaiten était ainsi, elle avait un certain déficit pour parler tout en manger une glace. Elle n'était pas une héroïne ni quoi que ce soit. Elle était ce qu'elle était. Ou plutôt... Elle était ce qu'elle devrait être. Oui, c'était plus approprié... D'une voix insolente, je reprenais :

- " Ah... C'est pour ça que t'as des yeux étranges. J't'aime bien quand même ! "

Je m'arrêtais net. Le Kage était aussi du clan Taisho. Faire une remarquer à ce sujet était peut-être une bonne chose. Je ne pouvais qu'en être gagnante.

- " T'es dans le même clan que m'sieur le Kage, hein ? Il est bizarre le Kage... Il est trop méchant j'trouve. Il ne me donne que des missions nulles ! Puis, il me regarde toujours étrangement ! J'crois qu'il m'aime pas m'sieur le Kage ! Tu l'aimes bien toi ? "

Je sortais du magasin tout en continuant ma route sous le soleil de Konoha. Que c'était agréable... Malgré ça, mon regard n'exprimait pas la plaisance ni le bonheur. Il exprimait l'envie d'en savoir plus, l'envie d'extirper la moindre information... Pire, l'envie de trahir. J'étais une Chiatsuko, je ne savais faire que ça, trahir.