La journée commençait bien. Le matin, un groupe de ninja d'un village étranger, celui du pays du feu, s'était rendu à Kumo pour une visite diplomatique. Malgré les intentions pacifiques et désespérées des Konoha-jin, cela n'avait pas empêché le rejet ferme de leur requête par Ankaku, conduisant l'un d'eux à s'échapper pratiquement mort et le second à y passer. La situation au village avait apparemment dégénérée après une attaque du pays de l'eau selon la note que lui avait fait parvenir le Raïkage. Il en saurait plus lorsqu'il rencontrerait Ankaku, pour l'heure il lui fallait s'occuper d'un tout autre problème.

- Et vous me dites que je dois autopsier c'te fille ?

Il regardait les deux hommes chargés de lui ramener le corps de la Konoha-jin, ils se trouvaient devant le laboratoire à l'hôpital de Kaeldane. Le Docteur n'ayant été prévenu de rien n'avait naturellement pas préparé son laboratoire à une autopsie humaine.

- Méééééh... Enfin j'peux pas l'accueillir maintenant, vous croyez que mon laboratoire est prévu pour accueillir des cadavres tous les jours ? En plus il est 13h, vous faites chier j'allais partir bouffer moi !

Les deux shinobis se regardaient sans savoir quoi dire ou quoi faire, deux frêles genins de 15 ans face à Kaeldane et sa grande carrure... Ainsi que son grade de Juunin. Tout de même l'un d'eux se décida à proposer une alternative possible :

- Beinh... Monsieur.. *Docteur p'tit con*.. Docteur Kaeldane, on pourrait vous le garder le temps que vous installiez votre labo' et que vous mangiez, non ? Mais faudra pas tarder de trop, il va pourrir, non ?

Kaeldane regardait le jeune dans les yeux, d'un air incrédule. Son pote le fixait également d'un air dégouté, il allait écoper lui aussi.

- Mais t'es un génie toi. Bon ! Je reviens dans deux minutes. *Interpellant une infirmière* Tiens toi, tu la vois elle ? Mais oui je sais bien que ce sont tous les deux des garçons, mais je te parle de la morte. Bon, tu me prépares le labo pour une autopsie en 30 minutes s'il te plaît, tu recrutes tout le personnel s'il le faut, mais tu me fais ça dans les temps. Surtout vous ne touchez pas au cadavre. Il reste dans sa civière à cet endroit, moi seul le déplacerait.

La jeune femme, comme tout le personnel de l'hôpital, était habitué à ce genre de demande de Kaeldane. Il lui arrivait d'avoir des ordres ou des demandes de personnes haut-placés et personne ne pouvait contester ses demandes. Poussant un long soupir, elle acquiesça. Elle allait trimer comme jamais vu la montagne de boulot et le peu de volontaires... Mais Kaeldane avait lui aussi l'habitude.

- Et tiens tant que j'y pense. Tu me notes sur un papier tous ceux qui ont participé... Disons 10, maximum, et vous prenez tous votre journée une fois que vous avez terminés. Mais si ce n'est pas près au retour...

Bref, il n'allait pas ajouter le discours habituel sur les risques professionnels et d'exclusion qu'encouraient les contrevenants, il le réservait pour les situations plus critiques. De toute manière, tout le personnel était au courant dès leur embauche. S'occupant à nouveaux des deux genins restés en retrait, près de la civière, il dit :

- Bon, tout est réglé de ce côté, j'vais me faire ma bouffe. A tout à l'heure !

Il partit ensuite en direction de la cantine. Il savait que le laboratoire ne serait jamais près avant une heure et que le cadavre en restant dans l'air aseptisé de l'hôpital sans contact humain n'en serait pas dégradé. Il avait besoin également de plus de trente minutes pour faire son repas et pour prendre le temps de réfléchir.

- Ça fait quelques temps que j'ai pas trifouillé un corps... Ça va être sympa, comme au bon vieux temps.

Quand il revint une heure plus tard, les genins n'en pouvaient plus d'attendre à ne rien faire devant le va et vien des infirmières. Quand il arriva, l'infirmière à laquelle il avait parlé blêmit, mais le rassura rapidement.

- J'vous assure qu'tout est bon, on a juste voulu ajouter une touche personnelle en rangeant le cadavre de sanglier sous la cloche au fond... Vu que ça fait deux mois que je range votre bureau et qu'il traînait, j'me suis dis vous l'aviez oublié. On a tout nettoyé.


- Quoi ?!

- Je... On voulait pas faire de mal Docteur !

- Haha, je plaisante, c'est vrai que j'avais ramené ce sanglier il y a quelques mois... C'est fâcheux, j'espère que ce ne fut pas trop difficile ?

Il regardait les 9 personnes s'étant portés volontaires pour aider l'infirmière. Tous étaient couverts de sang pourri et de rejets variés et avaient le teint blême, écoeurés. Ils avaient mérité leur après-midi.

- Merci pour tout, je vais maintenant m'occuper du cadavre. Ha ! Ca fait du bien un laboratoire propre !

Il congédia les deux genins et amena lacsivière à la table d'autopsie, refermant à clé la porte du laboratoire derrière lui. Il s'équipa, mit son masque et transporta lourdement le cadavre sur la table.

- Eh beh, elle pèse lourd la minette mine de rien ! Au travail.