Je marchais fièrement dans le petit quartier des Nakashoku, un homme m'interpellait. Oh mais c'était le vieux Onoki ! Cela faisait au moins 5 ans qu'il avait démissionné de l'armée, que pouvait-il bien faire ici ? il avait pourtant déménagé de Konoha si mes souvenirs étaient bons. Une femme était proche de lui... Ine ! Elle allait sûrement me piquer mon vieux ! J'approchais en courant et je criais :

- « OUI M'SIEUR ! Vous avez besoin de moi monsieur ? Hein monsieur ? »

Je regardais discrètement la fille. Et oui, elle n'allait pas pouvoir LUI rendre service, ça allait être moi ! Je serai le grand sauveur d'un vieux en détresse ! AH AH AH ! Elle devait se sentir ridicule. Le vieux prenait la parole :

- « Oh que tu es aimable ! Cette jeune fille vient de me proposer son aide.. J'ai oublié un parchemin d'invocation à Taoka, il est important pendant la guerre. Malheureusement, je n'ai pas trop le temps, je dois aider à l'organisation des défenses ! Vous pouvez y aller ensemble !? J'habite dans la grande mai... »

Je partais déjà en courant, cette peste était sûrement en train de me suivre. C'était MA mission, je devais lui rendre ce service. C'est MOI qu'il était en train de regarder ! Stupide femme ! Je jurais tout en courant :

- « ELLE A PAS AUTRE CHOSE À FAIRE CETTE POUF !! ELLE EST TOUJOURS EN TRAIN DE TOUT ME PIQUER ! POUF !!! »

J'étais déjà en dehors de Konoha ! Le village de Tokoa n'était pas trop loin. La course allait être rude !

Je discutais avec le vieux Onoki qui venait de me confier une petite mission, il m'accompagnait jusqu'aux portes du village où il me quitterait en me souhaitant bonne chance. Sa journée à lui était bien chargé et il avait besoin de quelqu'un pour deux-trois courses. Ça m'embêtait un peu d'y aller, c'était l'une de mes journées paresseuses où je préférais rester vautrée dans l'herbe à élargir ma culture de la littérature japonaise. J'hésitais à lui dire non, quand soudain, Razan arriva surexcité devant nous et lui proposa ses services. Je souriais en le devinant fou de rage à l'idée que ce soit moi qui ai été solicité pour cette mission, mais à peine le lieux avait été donné qu'il partait en courant pour me devancer. Et en plus il m'insultait ! Je restais bouche-bée. Et après quelques secondes :

« HEY MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS?! REVIENS ICI TOUTE SUITE !!!! »

A la base, je ne voulais pas y aller, mais il était tout bonnement hors de question de laisser ce morveux faire le boulot à ma place ! Je le suivais à la trace, j'étais plus motivée que jamais. Je donnais sans doute une image encore immature et enfantine au vieux Onoki, mais pour le coup, je m'en fichais.

« Alala même encore aujourd'hui Ine aime bien jouer avec les petits enfants, pourtant elle est devenue une jolie dame à présent hihihi. BON COURAGE LA JEUNESSE ! »

« MERCI MONSIEUR ONOKI, C'EST COMME SI C'ETAIT FAIT ! »

C'est qu'il courrait vite en plus le sale gosse, je lui criais boudeuse :

« MAIS ATTENDS-MOI ! C'EST VRAIMENT PAS JUSTE SI T'ARRIVES PREMIER, T'ES PARTI AVANT ! ......IL M'ENERVE !!!!!! »

Déjà on avait franchi les portes du village caché de la feuille, lui avec une centaine de mètres d'avance. La mission s'annonçait serrée.

Elle se rapprochait, de plus en plus rapidement. Sérieusement, cette fille n'était vraiment pas humaine ! Je lançais Makibishi sur le chemin, elle allait avoir mal aux pieds comme ça ! MWAHAHAHA !! À moi la gloire ! Je criais en m'éloignant :

- « TU DEVRAIS ÊTRE MATURE À TON ÂGE !! IL M'A DEMANDE DE L'AIDER !! TOI ! TU PEUX RETOURNER CHEZ TOI VIEILLE PEAU ! »

Je continuais à avancer, je fermais les yeux afin de sentir sa présence. Son chakra était proche sans trop l'être, avait-elle évitée les Makibishi ? Ce n'était pas une prouesse bien évidemment mais bon, le fait de les repérer n'était pas chose simple. Je continuais à gueuler avec rage, le village était déjà visible. Encore quelques kilomètres !

- « AH AH AH AH !!! À MOI LE PARCHEMIN !!! VIEILLE FEMME ! »

« C'EST MOI QUI DOIT L'AIDER TETE DE NOEUDS ! TOI ON T'A RIEN DEMANDE AU CAS OU TU L'OUBLIES !!!! [...] TU SAIS MEME PAS OU TU DOIS ALLER, LAISSES MOI MARCHER DEVANT ! »

Je courrais à tout allure, sans remarquer les quelques Makibishi semés par le gosse quelques instants plus tôt. Je mettais les pieds dedans et criais de douleur, l'un avait traversé ma chaussure et mon pied gauche. Je m'asseyais parterre au milieu du chemin, je ne pouvais plus marcher.

« T'ES VRAIMENT UN ABRUTI ! T'EN AS D'AUTRES DES COMME CA? TOI TU TE BATS POUR DE VRAI, CA VA VRAIMENT PAS BIEN DANS TA TETE ! »

Je retirais le makibishi et ma chaussure en grimaçant.

« Quel crétin.... »

- « MWAHAHAHAHA ! Une bonne chose de faite ! »

Après quelques minutes, je finissais pas enfin arriver au village. Des enfants jouaient à l'entrée, tout était calme. Je regardais à gauche puis à droite. Le village n'était pas si petit. Quelle était sa maison ? Je demandais à un gamin d'un air épuisé :

- « Hey p'tit, elle est où la maison du vieux Oniki ? »

- « J'te le dirais pas ! T'es trop suspect ! Tu te déguises en enfant pour infiltrer le pays ! »

Je regardais l'enfant silencieusement. Il me regardait lui aussi. Silence. Moi, un espion ? Oh... Après une minute, je me mettais à gueuler :

- « TU CROIS QUE J'AI UNE GUEULE D'ESPION LE CAMPAGNARD !? »

Pas besoin d'en demander plus, j'avais pu lire dans ses pensées. Il trouvait ça bizarre que depuis quelques heures, les gens cherchaient tous à trouver la maison du vieux Oniki. Sa maison était en haut de la plus grande colline, dans la campagne de ce petit village. Un endroit durement pratiquement. Ce vieux habitait dans un véritable manoir ! Après une quinzaine de minutes, j'y étais. Il y avait du bruit à l'intérieur de la maison. J'y pénétrais sans me faire entendre. Un cambriolage ?

Le morveux m'avait laissé en plan, et il était loin maintenant. J'allais attendre qu'il revienne, j'aurais besoin qu'il m'aide pour rentrer jusqu'à Konoha. Je sortais un livre et une pomme de mon petit sac-à-dos et l'attendais patiemment. Je n'avais même pas de quoi bander ma plaie puisque je n'avais eu aucune intention de sortir du village aujourd'hui. J'espérais juste que ça ne s'infecterait pas. Je m'étonnais tout de même de la méchanceté de Razan, s'il était vrai qu'on s'était toujours battu, concurrencé, je m'étais naïvement imaginée que dans un cas comme celui-ci, il m'aurait aidé. Enfin, j'étais bien bête j'imagine. Et je me retrouvais là toute seule du coup... Je savais que ce n'était pas un jour pour sortir en plus. Je m'énervais intérieurement contre lui et nos petites chamailleries nourrirait bientôt ma haine.

- « NON MAIS BORDEL !!! VOUS FOUTEZ QUOI !!? »

Deux prisonniers de Konoha étaient ici. C'était le bordel, que foutaient-ils là ? Et pourquoi, elle n'était pas là la vieille ? C'était encore un piège !? Merde... Je regardais les deux prisonniers, ils semblaient paniqués. Je reprenais :

- « Et oui... Je suis un ninja de rang A. Sortez d'ici et vite ! Partez !!! »

Les prisonniers se mettaient à rire. Ils ne semblaient pas mauvais et même un peu trop musclé. J'étais capable de lire dans les pensées du plus grand. Il se disait que j'étais trop nain pour pouvoir être un ninja aussi fort. Je le regardais d'un air méchant, je m'approchais lentement en gueulant :

- « TU ME TROUVES NAIN !? TU ME TROUVES NAIN !? »

Ils n'étaient que de simples mercenaires, des criminels n'ayant même pas de rang. Les vaincre fut assez facile pour la simple et bonne raison qu'ils ne savaient pas utiliser le Ninjutsu. J'attachais les deux hommes à l'aide de mon fil ninja. Ils étaient là pour se venger du vieux Onoki qui avait jadis détruit "l'organisation des plumeaux" dans ce même village. Le majordome rentra quelques minutes après, il était ninja et membre de mon clan. Il me donna le parchemin ! J'avais gagné ! Sur le retour, je croisais la vieille au sol.

- « Tu fous quoi par terre ? Tu veux me faire culpabiliser ? Tu es une Nakashuko... Tu aurais pu lire dans mon esprit ..? »

Je n'avais jamais été capable de lire dans celui de Ine, elle n'en savait rien. Je n'avais jamais osé lui dire. Le faire revenait à dire que j'étais inférieur à elle.

Je le voyais revenir nonchalant.

« Eh bien, tu marchais plus vite à l'allé, je vois que tu te fatigues vite. Pourtant, on dit souvent que les enfants sont vifs, bien sûre... il y a des exceptions. »

Je souriais, maligne. Et pour répondre à ses "vannes" dont je ne saisissais pas tout à fait le sens, j'ajoutais en rangeant mes affaires dans mon sac :

« Malheureusement, il n'y a rien à lire dans un esprit vide. [...] Ne restes pas là sans bouger et aides moi à me relever, je me suis fais mal avec tes bêtises d'enfant. Et il va falloir que tu me portes... J'ai assez honte de demander ça à une si petite chose, je sais pas si t'as assez de muscle à ton âge pour soulever une femme. »

- « Hihihi ! Tu ne devrais pas trop te moquer de moi. Car là, tu es dans une bien mauvaise situation. Et si je te laissais croupir ici ? Tu pourrais te faire tuer voir pire encore ! »

Malgré ma menace, je n'allais pas le faire. Au fond, je n'avais pas le droit et puis, je n'allais pas la laisser mourir. J'étais en colère, vraiment en colère. Je gueulais sur elle pour me détendre :

- « C'EST VRAIMENT TROP FACILE !! TU ME NARGUES ET JE SUIS OBLIGE DE TE RAMENER !!! »

Elle arrivait toujours à avoir le dernier mot. C'est normal, c'était une veille peau. Je me baissais afin qu'elle monte sur mon dos. Position vraiment ridicule. Une fois sur mon dos, le fait de rentrer à Konoha ne fut pas trop difficile. Je disais avec une certaine fierté :

- « Tu vois que je peux te porter ! T'es pas si grosse, il faut pas s’inquiéter au sujet de ton poids ! Je ne pensais pas que tu étais du genre à t’inquiéter pour ton ventre. »

« Et qu'est-ce qui pourrait bien être pire que de se faire tuer ? »

Je le laissais faire son caca nerveux et je demeurais impassible. Sa crise passée, il m'aida à me relever et je montais sur son dos, m'agrippant à ses épaules. Il était tout fier de réussir à me porter, comme si ça relevait de l'exploit, et il ne tardait d'ailleurs pas à s'en vanter.

« Tu manques de tact avec les femmes, parfois j'oublie que tu n'es encore qu'un petit enfant. [...] Au fait, si j'avais encore mes deux jambes, je ne serais pas retournée immédiatement au village. Ça ne te dérange pas qu'on fasse un petit détour avant de rentrer ? S'il te plaît, tout ça c'est de ta faute après tout, alors tu me dois bien ça. »

Lui demandais-je avec la voix mielleuse.

- « TU ME PRENDS POUR TON TRAIN EN PLUS !? NON ! Non ! NONNNN !!! T'ES PAS UNE FEMME ! T'ES UN MONSTRE ! TU N'AS MÊME PAS DE COPAIN !!! PUIS POURQUOI JE SUIS TA VICTIME !? »

Il fallait que j'arrête de m'énerver. Je devais être plus mature qu'elle et ne pas l'écouter. C'était la meilleure chose à faire. Je pénétrais donc dans le village, une fois dans le quartier, rien. Le vieux n'était pas là, je m'exclamais :

- « Le vieux, il est où ? Il a dû te le dire ! Non ? »

« Non, non, non, ce n'est pas ça, tu m'énerves. Je n'ai pas du tout envie d'être ici à cet instant. Toi qui est si volontaire d'habitude pour rendre service à une petite mamie, pourquoi tu ne veux pas me rendre ce petit service à moi? Tu n'apprécies donc pas les charmes d'une jeune fille. Tu préfères les vieilles? Pardonnes moi d'être indiscrète mais ton attitude me rend suspicieuse. »

Je me dandinais dans tous les sens sur son dos pour exprimer mon mécontentement et nous étions déjà au milieu du village, le môme ne m'écoutait pas deux secondes, ça m'énervait ! Il parlait à voix haute mais je l'ignorais. Et je m'en fichais pas mal de cette mission, moi tout ce que je voulais c'était partir d'ici vite fait. Je finissais par m'agacer :

« S'il te plaît, dépêches toi. »

- « Mais quoi !? Tu veux encore que je le traîne dans ton village ? Tu en as pas marre avec ça ! C'est où ton truc ? Tu me fais mal au dos quand tu bouges !! »

Le ton descendait au fil des secondes. J'étais quand même capable de me contrôler ! Je me taisais. J'allais vraiment être obligé de la trimbaler. Je n'aimais pas vraiment cette fille et pourtant, elle était celle qui ressemblait le plus à une "amie". Elle était toujours là pour m'embêter, que j'aille bien ou mal, elle était là.

- « Bon c'est ok ! Mais bien parce que j'ai rien à faire ! Tu veux faire quoi !? »

J'avais vraiment été idiot de lancer les Makibishi, avait-elle fait exprès de marcher dessus ?

« Retournes aux portes, je te guiderai après. »

J'arrêtais de m'agiter, j'étais contente qu'il cède enfin à mon caprice ; je n'aurais pas parié là-dessus. J'allais profiter de lui encore un peu et puis, je pourrais aller me coucher apaisée ensuite. Le vieux Onoki nous avait aperçu au travers d'une vitre et il était sorti à notre rencontre :

« Alors les enfants, vous avez trouvé ce que je vous avais demandé? Oh, Ine, tu n'as pas honte de grimper sur le dos de ce petit garçon ? Tu es grande maintenant. »

- « MAIS BORDEL !! TU SAVAIS QU'IL ÉTAIT LA VIEILLE PEAU !!! TU ATTENDAIS QUE J'ACCEPTE TON PETIT VOYAGE !? TU PEUX TOUJOURS RÊVER !! »

Bien que je venais d'accepter, revenir sur sa parole était chose courante dans le monde des ninjas. Il était fort probable qu'elle de la méthode "femme en détresse" et qu'elle me demande de tenir ma parole. Et comment refuser ? Si elle beuglait aux gens de venir l'aider, j'allais me faire tuer sur place ! Le vieux venant à peine de répondre, je beuglais de nouveau :

- « MAIS MERDE ! C'EST QUOI TON PROBLÈME A TOI AUSSI !? TU AURAIS PAS PU ALLER LE PRENDRE TOI MÊME TON ROULEAU DE PQ !? C’ÉTAIT UN COMPLOT !! C'EST ÇA !? »

- « OH OH OH ! Tu dragues vraiment chez les maternelles Ine-chan ! »

L'homme arrachait le rouleau qui était dans mes mains et partait en courant. C'est qui ce singe ? L'autre était toujours sur mon dos.

- « Si je t'aide, tu me payes le repas. »

J'explosais de rire en voyant le vieux Onoki subtiliser le rouleau et s'enfuir à toutes jambes.

« Avoues que tu n'l'as pas vue venir ah ah ah !! »

Je riais de bon coeur, le vieux Onoki me faisait toujours marrer. Il devait avoir un don pour ça. Je n'avais jamais pris mal la moindre de ses remarques, car je savais que dans le fond, il était quelqu'un de gentil et d'admirable même. Et voilà que monsieur me faisait du chantage...

« Mais tu m'as dit oui y a deux minutes !! [...] Bon d'accord pour le repas, mais on ira salir ta cuisine, pas question qu'on me voit dîner en tête à tête avec toi au restau. C'est la honte... avec un nabot en plus. »

- « NABOT ! NABOT ! »

Je soupirais. J'étais bien plus mature qu'elle, je n'allais pas m'énerver à chaque fois quand même. Je pouvais aussi être mature. C'est donc sans crier que je reprenais :

- « Où allons-nous, mademoiselle ? »

J'allais jouer mon rôle jusqu'au bout. Ok, elle allait gagner mais, j'allais perdre fièrement ! Hors de question de jouer encore au capricieux. J'allais rester la tête haute.

- « Je ne réagirais plus à tes bêtises. Ah ah que tu es immature ! »

Je marchais vers la sortie.

« On va tout droit ! [...] Continues. »

On sentait une certaine nervosité dans sa voix, qu'il tâchait de contenir et visiblement, il y arrivait très bien. Enfin, pour l'instant. Plus loin, il me faudrait l'embêter encore un peu, mais il fallait d'abord sortir du village.

« Il va bientôt y avoir un chemin, tu iras à gauche. T'es pas trop fatigué au fait? Ça fait déjà un moment que tu me soulèves, n'attends pas que tes bras tremblent pour faire une pause. [...] Nous y sommes presque, là il faut que tu coupes à travers champ. »

Nous traversions la forêt et arrivions près d'un cours d'eau dans lequel se jetait une cascade. L'endroit était abrité du vent, et il faisait plutôt bon.

« Ahhhhh ! Déposes moi près des joncs si tu veux. [...] J'adore cette endroit, mais j'y viens rarement en fait. C'est loin et j'ai toujours la flemme de marcher d'habitude. »

- « C'est un lieu parfait pour... t'assassiner ! »

Mon regard n'était pas sérieux et pourtant, le fait aurait été plutôt simple. Malgré ça, elle avait été capable de me manipuler de m'emmener jusqu'ici, j'avais été son véritable esclave. Je reprenais :

- « Et... tu peux marcher, hein ? Tu n'as pas l'air si mal que ça finalement. »

Mon regard "interrogatoire" était actif. La femme n'allait pas s'en sortir comme ça, c'était trop facile. En plus, j'avais mal au dos maintenant... En faite, elle allait vraiment s'en sortir comme ça ! Elle avait gagnée, c'était bien son genre.
Malgré ça, je lui en voulais juste car elle avait fait sa "chef", rien de plus. À cette heure là, en temps normal, j'aurais sûrement été tout seul chez moi.

« Tu as déjà assassiné mon pied, c'est bien assez pour aujourd'hui, non? »

Nous venions juste d'arriver, et déjà j'annonçais avec un ton décidé :

« Bon, et maintenant, on retourne à Konoha ! »

Je me réjouissais d'avance de sa réaction, lui qui s'était donné tant de mal pour m'amener jusqu'ici, et finalement je lui avouais :

« Je plaisante, viens t'asseoir près de moi. Enfin... Si tu n'as pas peur que je te morde bien sûre? [...] Mais pas trop près, sinon je cris au viol ! »

Je glissais maintenant mon pied amoché dans l'eau, et interrogeais à nouveau Razan, cette fois d'un ton lassé :

« Tu n'as pas de quoi faire un bandage j'imagine ? »

- « HORS DE QUESTION DE REVENIR A KONOHA MAINTENANT !! »

Bien évidemment, c'était une blague de la part de la Konohajin. Cette peste allait vraiment me rendre fou à me taquiner ainsi. Elle semblait de plus en plus sympathique. Je prenais place à ses côtés. Qu'avait-elle ? Ce n'était pas de son genre de faiblir ainsi. Elle était sûrement en train de préparer un plan machiavélique.

- « Si, j'ai. J'en garde toujours au cas où. »

J'en sortais un rouleau. Le Fuinjutsu n'était pas une capacité très utile actuellement. Ainsi, j'étais aussi le soutien de service et j'avais quelques bases en médecine. Bien évidemment, je ne savais pas user du Irou-Jutsu mais, bander était une chose que je savais faire (comme la plupart des ninjas).
Je posais ce même rouleau à côté de la jeune femme.

Je ressortais mon pied de l'eau et le posais sur son pantalon jusqu'alors sec, je m'étais ainsi tournée vers lui. Alors, je lui demandais, abusant de lui une fois de plus :

« Tu peux le faire ? [...] Quand j'y pense, tu abuses quand même ! T'attaquer à une fille... Tu es vraiment loin du parfait gentilhomme, tu vas devoir faire des efforts car j'imagine, sans vouloir me montrer indiscrète, que tu ne dois pas avoir beaucoup de succès auprès des filles de ton âge. [...] Surtout avec ta petite taille. [...] Si tu es gentil, je veux bien t'apprendre quelques ficelles. »

Voilà qui pourrait s'avérer très drôle, j'espérais qu'il accepte mes leçons. J'avais déjà deux ou trois idées en tête qui pourrait bien le mettre en situation gênante.

Sans broncher, je commençais tranquillement à bander son pied. Le fait que mon pantalon soit un peu mouillé n'était pas un véritable soucis. Les provocations étaient mauvaises, je continuais ma folie d'infirmier débutant. Mais... "surtout avec ta petite taille" était de trop.

- « MAIS MERDE!!! TU VAS ME LE PAYER !! »

Je poussais la femme dans l'eau. Il n'y avait pas le moindre rocher en dessous, pas de quoi se blesser. Je reprenais :

- « JE N'AI PAS BESOIN D'UNE COPINE NI RIEN D'AUTRE !! »

Gamin ? Un soupçon. Je ne pouvais pas apprécier sa façon de faire. Je boudais en regardant à son opposé. Non mais oh ! Je ne pouvais même pas la tabasser pour qu'elle ravale ses mots. Saleté !

Razan, sans prévenir, me bouscula dans l'eau. Je n'eu pas le temps de l'en empêcher et je tombais d'un coup.

« Aaaaaaaah non ! »

PLOUF !!
Je commençais à me débattre dans l'eau et à faire semblant de me noyer. Il n'avait pas l'air de s'en inquiéter énormément puisqu'il restait dos à moi, et j'imaginais qu'il finirait par se poser la question de savoir si je savais nager ou non. J'espérais aussi qu'il s'en veuille. J'avais sûrement passé l'âge des bagarres et je m'amusais bien davantage à le perturber psychologiquement. Un jour, il deviendra fou. Et ce serait grâce à moi.

A part ça je savais déjà qu'il n'avait pas de copine, mes remarques servaient juste à remuer le couteau dans la plaie. Mais j'aurais été enchantée d'apprendre que je me trompais, ça faisait deux fois plus d'occasions pour le charrier. Je me serais même amusée à le poursuivre dans toute la ville ou à laisser croire son amoureuse qu'il pouvait y avoir une aventure entre nous. Encore un petit plaisir que pourrait bientôt me réserver l'avenir. Du moins je l'espérais : qu'il trouve quelqu'un avec toutes ces maladresses, c'était pas gagné.

- « Tu es dans ton élément ! Un véritable sirène ! Les Neptuniens vont t'aimer ! »

Bien évidemment, elle savait nager. Il était impensable qu'un ninja ne sache pas nager. Inimaginable. Ce n'était même pas la peine de se poser la question. Bien que cette fille semblait un peu attardée. Au fond, elle traînait bien avec un gars de 17 ans. Je riais tel Satan ayant tué Dieu dans son bercail.

- « Hihihi, tu as un problème ? Pauvre de toi. »

Sa comédie devenait longue et ennuyeuse. Elle était vraiment ridicule.