Des civils avaient dénoncé la présence de deux ou trois prisonniers évadés dans un village voisin, le village nous avait aussitôt convoqués pour aller surveiller leurs agissements et dans le meilleurs des cas, les ramener à la capitale. « Nous » : Razan et moi. Quelle équipe de choc ; la direction du village ne s'avérait jamais aussi comique qu'avec un kage dans une tombe ! Enfin, c'était un temps où l'on ne pouvait pas refuser une mission, toutes les troupes étaient déployées pour assurer la sécurité du pays du feu. Mon aide semblait donc indispensable... Par conséquent, je rejoignais Razan aux portes du village en début de soirée, il faudrait être là-bas avant la nuit, j'avais compté deux heures de route. Notre seule piste reposait sur leur habitude à passer la soirée ensemble dans une taverne de ce village. S'ils n'apparaissaient pas dès ce soir, cela signifiait qu'il faudrait rester plusieurs jours sur place.... avec Razan... en espérant qu'ils reviennent un jour.

« Pourvu qu'on ne les rate pas ! J'ai pas du tout envie de perdre mon temps avec toi demain. Et pire encore, les jours qui suivent... »

Nous marchions dans les bois. Il y avait une certaine tension entre nous et je devinais d'avance que la route serait trèèèèès longue. Alors je marchais vite, plus vite on arriverait et mieux ce serait.

- « Tu penses vraiment que je souhaite rester avec toi plus longtemps ? »

La femme accélérait. Elle était pressée ou quoi ? Il fallait vraiment que je me retrouve avec cette gourde. J'haïssais le village au plus haut point ! J'avais toujours été un bon soldat pourtant. Une fois proche du village en question, je lui chuchotais :

- « Il va bientôt faire nuit. Tu veux faire comment ? Nous pourrions pénétrer incognito dans le bar histoire de surveiller la clientèle. Il faut inventer une histoire au cas où, on peut dire que tu es ma soeur ? »

C'en était déjà drôle. Cette mission allait être intéressante. Faire équipe avec cette folle était une chose d'assez perturbante mais, j'allais faire avec. J'attendais avec impatience de lui montrer ma supériorité en terme de combat.

C'est vrai que pour le coup, c'était une bonne idée... mais il était hors de question de lui donner raison ! Je proposais alors :

« Disons plutôt que tu es mon fils, tu es bien trop petit pour qu'on imagine autre chose et on risquerait d'éveiller les soupçons à peine serions nous à l'intérieur. »

Nous rentrions dans le bar et allions nous mettre dans un coin de la salle, d'où nous avions une vue d'ensemble sur la clientèle. Le serveur rappliquait aussitôt :

« Que désirez-vous? »

« Un jus d'orange pour le petit garçon et un verre de sake pour moi, s'il vous plaît. »

Je tirais la langue à Razan à peine le serveur avait-il le dos tourné. Il nous apportait nos boissons quelques minutes plus tard. J'avais déjà jeté un oeil dans la salle mais je n'avais remarqué encore personne de suspect. Il fallait attendre.

- « Petit garçon ? »

Je devais me retenir. Il ne fallait pas faire fuir la clientèle ou éveiller le moindre soupçon. Malgré ça, la femme prenait un certain plaisir à mettre la mission en péril.

- « Oh.... ma...man.. Je peux avoir un gâteau ? Teuuuuuu plaît ! HEY MAMAN ! Il est l'heure pour la crème de pustules des pieds ! »

Être ton fils ? Ok! Mais, tu allais en souffrir, je vais te faire vivre les pires moments de ta vie. La honte sera si grande que tu ne pourrais plus mettre le pied dehors. Un couple commençait déjà à nous regarder. Un homme rentrait dans le bar. Il était grand et bizarre, je beuglais :

- « Il est l'heure pour la crème de pustules des pieds ! Il est trop trop trop trop étrange le monsieur là-bas !! »

Et puis, je m'en fichais, j'aimais le jus d'orange.

- « À la maison, j'ai le droit de boire du saké d'abord !! C'est pas justeuhhhh ! »

Pas de quoi mettre la mission en danger.

Ce gosse était monstrueux !... Je n'allais pas rester bouche-bée devant tout ces dires ; je me levais et lui foutais une grosse claque. Je posais un petit billet sur la table et quittais le bar. Pour le coup, j'avais honte et j'étais vraiment contrariée. Qu'il ne m'adresse même plus la parole ! Je me glissais dans une ruelle et effectuais une métamorphose à l'abri des regards. Je ressemblais désormais à un vieillard un peu louche. Je me postais devant le bar et allumais une cigarette. Rien ne nous obligeait à travailler en collaboration, je les chercherai de mon côté.

- « Putain ! J'suis tout seul ! »

Bwahh il faisait noir. Je regardais à gauche, rien. À droite, des ivrognes. Bon par la gauche, c'est plus prudent. Je soupirais tout en marchant, être seul, c'était vraiment pas drôle. Au détour d'une rue, 3 personnes discutaient d'une... prison... détruite. Les prisonniers ! Ou des complices ! Ou des gens qui lisaient le journal ! Ahhhh, cette mission se rapprochant trop du fait enquête, c'était un véritable casse-tête. En tout cas, ils semblaient se rendre au bar. Hors de question d'y retourner. PAF. J'étais assommé. Un coup à la nuque, trop tard pour réagir. Mon petit corps ne supportait pas de tels coups. Mais, qui était cet agresseur et qu'allait-il faire de moi ?

Quelques minutes plus tard, je me réveillais dans un endroit lugubre. C'était sûrement la soute d'un bateau dû au bruit de la mer se fracassant contre la paroi de la machine démoniaque. Un homme demandait à un autre ce qu'il fallait faire. Fallait-il "tuer le petit ninja" ou "le laisser en vie". Le supérieur songeait à le tuer. Merde. Un homme rentra dans la soute (via la porte bien évidemment). Le petit... il était dans une merde titanesque. Mais, sa gueule était bien grande :

- « NOUS SOMMES DES MILLIERS ICI !! JE VAIS T'EXPLOSER UNE FOIS LIBÉRÉ PECNO !! TU VAS VOIR QUI EST PETIT !! TAPETTE !! »

Je me calmais. Un second homme rentrait. Non... pas lui !

J'avais suivi des ivrognes pendant une bonne heure au moins, pour finalement me rendre compte que je m'étais trompée de cible, c'était bien ma veine ! Je retournais au bar sous une nouvelle apparence, celle d'un homme d'une quarantaine d'années, habitué des bars. Plus la moindre trace du morveux ! Avaient-ils trouvé les prisonniers? Ça m'étonne, j'espère pas... Sinon il va encore se vanter pendant tout le trajet du retour ! Je sirotais mon sake quand soudain, des brides de phrases à une table voisine m'interpellaient :

« Je sais pas ce qu'on va faire du gamin, le chef t'a parlé de sa décision? »

« Demain à l'aube, le bateau prend la mer : on jette la pierre à l'eau avec ce qu'il y a au bout. Comme ils faisaient les pirates au bon vieux temps. [...] C'est vraiment pas bon qu'un ninja vienne foutre son nez dans nos affaires, même si c'est un nabot. Qu'il parle et tout Konoha serait à nos trousses. »

« C'était la meilleurs chose à faire. [...] Maintenant, buvons ! Serveur ! Deux sake s'il vous plaît. »

Je m'invitais à une table avec de vieux pêcheurs, histoire de paraître moins suspecte, et je payais ma tournée. Deux heures plus tard, les prisonniers quittaient le bar. Je saluais mes compagnons et sortais dehors en vitesse. Je les suivais furtivement quand soudain, au détour d'une ruelle, ils disparurent l'un et l'autre. Je regardais à gauche, à droite : personne. J'entendis quelqu'un derrière moi, je me baissais rapidement, esquivant de justesse un coup dans la nuque. Je retrouvais alors mon apparence. Le premier était impressionné par mon réflexe, mais l'autre arriva d'un autre côté avec un bâton. Je ramassais un couvercle de poubelle pour parer son coup, mais il se plia sous sa force. Le premier sorti un poignard et m'ordonna de ne pas bouger. Je ne pouvais rien faire... Le second mis un sac sur ma tête pour que je ne puisse pas voir où ils m'emmenaient, mais le bruit des vagues me laissait croire qu'on se rapprochait des côtes. En plus, ils avaient parlé d'un bateau au bar. On m'asseyait sur une chaise et on m'interrogeait :

« Etes-vous en mission ? » ; « Combien êtes-vous ? » ; « Etiez-vous seule dans la ruelle ? [...] Et au bar ? » ; « Qui a annoncé notre présence ? » et d'autres questions encore. Auxquelles je répondais par de petits gémissements... comme si je pouvais parler avec ce sac sur la tête ! Razan nous avait encore foutu dans de beaux draps, tout ça, c'était SA faute.

J'avais été appelé par un Juunin du bureau de l'ancien Kage pour accomplir une mission. Je fus briefé et il m'avait mis au courrant que deux Nakashoku était deja parti une heure avant moi. Il s'agissait de ramener un dangereux criminel qui avait assassiné le chef du clan Nakashoku. Je trouvais ca totalement stupide d'avoir envoyé deux de leurs ninjas, ils y méleraient des sentiments et risqueraient donc de faire des bétises. On me proposait de m'accompagner, mais je ne voulais pas, j'allais deja rejoindres les autres, il ne me fallait pas quelqu'un d'autre dans les pieds.

Je mettais alors en route vers ce village de marin qui se trouvaient a plus de deux heures de Konoha. Je passais par la forêt, j'aimais bien m'y retrouver seul pour m'entrainer. Des années d'acharnement pour devenir de plus en plus fort et je n'avais servi a rien lors de l'attaque de Konoha, si seulement j'avais réussi cette mission plus rapidement, j'aurai cassé du Kirijin, mais ils vont surement revenir.

Après plus d'une heure de marche, j'apercevais le village de marin, village portuaire assez important pour Konoha mais aussi une plaque tournant de la criminalité. Je ne comprenais pas pourquoi ce brigand avait pris ces quartiers la au lieu de fuir. Je n'avais jamais recontré ce type, mais me frotter a lui était une aubaine, j'avais besoin de me défouler!

J'arrivai enfin au village et j'allais commencer mes investigations dans l'auberge du coin...Deja pour savoir si il n'avait pas vu les deux autres pecnos. Après m'être restauré et interrogé l'aubergiste en lui donnant quelques okanes de plus. Il semblerait que les deux ninjas ont été vu au port. Je me dirigeais donc pas la