Me baladant dans les rues de la cité du ciel, j’observais les citadins sans exprimer le moindre ressentiment. Pourtant, je me trouvais vraiment idiot face à eux. Ils vivaient dans le confort et dans la sécurité alors que j’étais dans un camp sinistre servant d’alarme vivante. La situation précaire des Gaikotsu était de plus en plus grave. La différence sociale était quant à elle, de plus en plus grande. C’était le problème du village ; trop de riches et trop de pauvres. Ainsi, les rares Gaikotsu étaient de simples bêtes aux yeux des Hoshizora, nous étions stricte infériorité numérique. Au loin, il me semblait reconnaître une femme ayant participé à la réunion des conseillers. Ce n’était pas de mon genre d’aborder une telle personne mais, je souhaitais avoir un Hoshizora dans mon camp. Je m’approchais donc pour me mettre à dire :

- - « Oh ? Hoshizora Asuka… Cela fait déjà une semaine que nous nous sommes quittés à la réunion, n’est-ce pas ? »

Question totalement idiote, je connaissais néanmoins la réponse. Les discussions idiotes n’étaient pas ma tasse de thé mais, je devais faire avec ; c’était un investissement à longue durée. Un camarade Hoshizora, c’était assez compliqué à envisager mais, ça semblait être le meilleur moyen de prendre de l'importance au sein de cette nation. C'était tout de même ironique, je détestais les pseudos-anges et j'essayais de devenir ami avec l'un d'eux. Je marchais à ses côtés en attendant sa réponse. Le soleil de Kumo me brûlait la peau, je n'avais vraiment pas l'habitude d'être sous le soleil...

- - « Je ne m'habituerais jamais au soleil de Kumo, il est vraiment désagréable et puissant... »

✖ мαrcнoηs eη vιℓℓe, тιeηs... ✖

Rien ne me tente. Rien ne me donne envie. Rien... Je ferais n'importe quoi pour me sortir de cette ennuyante routine, cet ennuyant quotidien... Je me demande souvent comment j'ai pu en arriver là. Il m'arrive de croire qu'un jour la vie sera plus passionnante et que je n'aurai plus à me donner à fond afin de bien paraître. Ahh... les stupides apparences... C'est plus fort que moi, je dois leur prouver ce que je vaux. Je ne veux pas rester là sans rien faire tandis qu'ils me regardent ainsi, l'air de se dire ''Regarde, sans nous elle n'est qu'une misérable jeune femme sans but !''. Peut-être ont-ils raison. Je ne suis peut-être qu'une ninja parmi tant d'autre qui mourra au cours d'un prochain affrontement. Je ne suis qu'un pion, un outil. Comment pourraient-ils me respectés ? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais désormais, je sais que tout cela doit changer. Comment ? Pourquoi je n'arrive pas à trouver... ? Pourquoi est-ce si dur ? Bon sang... Je dois vraiment arrêter de me prendre la tête avec mes vieux. Subitement, l'envie d'une glace me trotte dans la tête. Et puis pourquoi pas, tant qu'à y être... Je me met donc en route, en direction du centre-ville ! Il fait chaud, le vent est agréable, c'est le moment idéale pour une crème glacée... Une fois devant le vendeur, je lui demande une chocolat banane, qu'il ne tarde pas à me donner. Après quoi, je retombe en enfance, comme une idiote. Je gambade pratiquement avec mon cornet, les bras dans les airs en y gouttant de temps à autre. Et alors que je tourbillonne comme une parfait imbécile, un homme possédant une voix familière s'adresse à moi. Bref, entendant mon nom, je me retourne afin de lui faire face. Je l'ai déjà rencontré, ce mec. Mais avant même que mon cerveau à la mémoire de poisson rouge se met en marche, il me dit que nous nous sommes rencontrés à la réunion. Pas faux ! Il se met alors à parler de météo. Franchement, c'est un peu cliché. Mais maintenant que j'y pense, pourquoi s'adresser à moi ? Car à bien y repenser, je n'ai fais offiice que de décoration lors de la réunion et je ne suis pas la personne avec laquelle on a envie de débattre politique ! J'ai l'air d'une gamine, je suis maladroite et totalement débile. Enfin, j'ai l'impression que... c'est cette impression que je donne.

« Princesse Asuka m'conviendrait plus, si j'peux m'permettre, m'sieur ! Huhu... » je lui répond alors en souriant comme une gamine.

Ça y est, s'il ne me croyait pas folle, et bien là c'est fait ! Bref, je prend une croquée de ma glace. Bah oui, j'ai pas trop envie que mon argent dépensée se retrouve fondue sur le trottoir... Je lève ensuite la tête vers le ciel, appréciant par la même occasion une douce brise sur mon visage.

« Pas si désagréable. Bah, c'est mon avis ! Ouaip, j'suis bien d'la réunion... J'me suis contentée d'écouter, d'être présente... J'crois que j'étais préoccupée... » continuai-je en changeant graduellement le timbre de ma voix.

Prenant un regard sérieux sans m'en rendre compte, je compense le silence en léchant une nouvelle fois ma glace chocolat banane que, je dois l'avouer, je n'aurais pas du prendre en format géant... ! Mon regard se pose à nouveau sur cet homme. J'ai l'impression qu'il me regarde vraiment de haut. Et par là, je parle de vrai hauteur ! Je passe alors ma main libre dans mon épaisse chevelure pour ensuite laisser entendre un long soupire.

« Aviez-vous quelque chose de précis à m'dire, en fait ? J'suis pas l'genre de personne avec laquelle vous passez votre temps, m'sieur ! Bah euh, j'crois... ! »

Mon indétrônable sourire idiot refait alors surface. Je le regarde dans les yeux, me demandant ce que je vais manger pour souper... Aucun rapport, je sais...

Cette fille était débile, faire d'elle mon amie allait être une chose simple. Il faisait bien trop chaud, je n'en pouvais plus. Je n'attendais plus qu'une chose ; rentrer chez moi. Là-bas, il faisait bon et le soleil n'était pas aussi proche. Bien qu'elle m'énervait au plus haut point, je ne pouvais pas me permettre de la critiquer ou même de l'insulter. Ainsi, j’esquissais un sourire dérangé :

- - « Hum... Vous semblez bien moins sérieuse à l'extérieur. Je voulais connaître votre avis sur le clan Gaikotsu ? Lors de la réunion, vous n'avez pas été très bavarde sur le sujet. Les membres de mon clan ne souhaitent que du respect. »

Encore des affirmations idiotes, je ne devais pas prendre le moindre risque ; il fallait impérativement qu'elle prenne confiance. J'observais la jeune demoiselle sans la moindre hargne, je restais impassible. Les Hoshizora s'affolaient dans les rues ; ramens à 50%. Les secondes s’effilochaient avec une telle lenteur que ma désespérance en était à son comble. Je me sentais obligé de continuer, de la convaincre et d'être le héros de mon clan.

- - « Hum... »

Plus rien à dire. Cette discussion était vraiment ennuyante, j'en étais désespéré.