C'était le matin. Je venais d'engloutir cinq ou six-cent grammes de bœuf pour le déjeuner et j'étais donc de bonne humeur. Je devais trouver les meilleurs personnes du village pour me constituer une équipe Oinin. C'étaient les ordres de Seiku. Cependant, la tache était loin d'être facile. Il fallait rester discret et en même temps, en parler autour de moi. Si je ne disais rien à personne, cette équipe spéciale ne pourrait voir le jour mais si je parlais à des gens non dignes de confiance, le projet tombait à l'eau... Je devais donc trouver un moyen de pouvoir parler à certaines personnes sans craindre qu'ils ne vendent la mèche dans le futur... J'y réfléchissais quand je fus surpris par un ballon de cuir venant tout juste de rebondir sur mon dos. Un petit homme pas plus haut que trois pommes me montrait du doigt à quelques uns de ses amis.

- « Toi ! Je vais te montrer qui est le boss ! Moi, Tao Chiatsuko, vais te ratatiner ! »

Le ballon fit un rebond devant le jeune homme qui le frappa du pied pour me le renvoyer à nouveau. Je sus qu'il avait mis toute sa puissance dans sa frappe du fait qu'il vacilla un peu après le shoot. Le ballon vint claquer sur mon front pour rebondir en l'air au dessus de moi. Je suivis le ballon dans les airs et le frappa de l'avant-bras pour le renvoyer vers le jeune homme. C'était comme un ... de canon pour lui... Cependant, la balle passa à coté de lui et frappa un muret juste derrière. On entendit un claquage et le ballon tomba à plat sur le sol comme une vieille loque.

- « MAIS T'AS PÉTÉ NOTRE BALLON ! T'ES VRAIMENT UN GROS BALOURD EN FAIT !! T'ES UN CRÉTIN OU QUOI !?»

Le jeune homme avait à présent les larmes au yeux. Il devait sans doute être très attaché à son ballon. Je voyais dans ses yeux de la haine envers moi. Pourtant, je n'avais fait que participer à son jeu... Les hommes étaient vraiment étranges. Dès leur plus jeune age, ils souhaitaient se mesurer aux autres et, à la moindre défaite, ils en voulaient à la terre entière.

- « Écoute gamin ... Un de tes congénères m'a un jour appris à ne pas sous-estimer mes adversaires parce qu'il étaient humains ou qu'ils étaient chétifs ... J'ai riposté à ton coups comme si je l'aurais fait avec quelqu'un de ma trempe ... Désolé pour ton ballon ! »

Je tournais le dos au groupe de jeune pour continuer ma route. Je passais devant les humains qui ne se tournaient plus sur mon passage. Je ne sentais plus leurs regards posés sur moi. Je trouvais un banc et m'y installais. Le quartier Chiatsuko était le quartier du village dans lequel je me sentais le mieux... Les membres de ce clan semblaient être ceux dont les blessures laissées par la guerre étaient les moins profondes. J'en avais vraiment l'impression... Je me remis à réfléchir, sur ce banc. Personne ne viendrait me déranger. Du moins, c'est ce que je pensais.

Je venais de passer la matinée chez moi. Je m'ennuyais comme à mon habitude. On va dire que depuis la mort de mes parents durant la guerre, j'avais énormément changer. Je n'étais plus la petite fille sage et qui était très sociale, maintenant je suis mystérieuse et je parlais à peu de gens. Tout ce qui comptait pour moi c'est gagner en puissance pour pouvoir venger mes parents. Donc après cette matinée, je décida de sortir de chez moi pour pouvoir m'entraîner. Je sortis dans ma rue, je m’avança doucement, je n'avais confiance en personne sauf les personnes de mon clan. D'ailleurs quand on parle de personne de mon clan, je vis Tao en larmes avec son ballon crevé dans les mains. Je partis le voir.

Moi: Tao qu'est ce qui se passe ?
Tao: C'est le monsieur là-bas il a claqué mon ballon dans le mur et il a crevé
Moi: Je vais aller le voir t'inquiètes pas Tao

Tao me sourit, je lui essuya ses larmes. J'allai vers l'homme que Tao m'avais désignée. Je le regarda puis je me planta devant lui.

Moi: Je peux savoir ce qui t'as pris de crevé le ballon de Tao ?

J'avais un ton froid, chose habituel chez moi, même énervée je parlais froidement.

Je peux savoir ce qui t'as pris de crevé le ballon de Tao ?

Je levais la tête pour découvrir l'humaine qui s'adressait à moi. Elle ne semblait pas me craindre. Elle se permettait même d'adopter un ton froid et sévère. Savait-elle qu'elle parlait au bras droit du Mizukage ? Non... Surement pas. Je soupirais, me levais de mon banc et me dressait devant elle. Je devais alors baisser la tête pour la regarder. Elle était sans aucun doute une jeune shinobi d'un clan de Konoha et je me laissais dire qu'elle était, elle aussi, une Chiatsuko puisque nous étions dans leur quartier et qu'elle venait défendre la cause du petit homme que j'avais croisé plus tôt.

- « Lui au moins, même s'il est jeune ... il a pris la peine de se présenter ! Qui es-tu, humaine ? »

J'en avais assez que les humains me parlent comme si je ne représentais rien pour eux. J'étais un Mitsuna. Nous étions à la tête de leur village depuis trois ans. Pourtant, pour la deuxième fois ce jour-là, on me parlait avec peu de respect, sans me craindre. J'aurais pu faire taire cette jeune folle, un geste et je l'envoyais six pieds sous terre... Mais je m'étais habitué à l'espèce humaine ces dernières années, je supportais leur manière de vivre et de fonctionner, je parvenais même à comprendre leurs manières de penser. Si ce que je savais étais juste, cette femelle humaine n'en avait que faire de mon statut, de mon grade, ou de ma puissance. Tout ce qui comptait pour elle, c'était défendre le petit homme.

- « Apprends que les Mitsuna ne sont pas tous aussi compréhensifs que moi vis à vis de ton espèce. Si tu étais tombée sur mon cousin pieuvre, toi et ton jeune ami seriez déjà morts ... Ainsi, je souhaiterais un peu plus de respect de ta part et que tu me donne ton nom. Ensuite seulement je répondrais peut-être à ta question...»

Je fus surprise de savoir qui était cet homme. C'était un Mitsuna. Ce sont des hommes de son village qui ont tué mes parents. Comment ose-t-il venir dans notre quartier ? Il n'a rien à faire ici. Les hommes de son clan ne sont pas les bienvenus ici, et ça depuis longtemps. Je releva la tête pour pouvoir le voir, je croisa mes bras contre ma poitrines et je plongea mon regard dans le sien.

Moi: Je suis Akisa Chiatsuko. Maintenant réponds moi, dis moi ce qui t'as pris de crevé le ballon de Tao, et dis moi aussi qu'est ce que tu fais dans le quartier des Chiatsuko, dans mon quartier ?

J'avais toujours un ton froid, qui m'était propre. J'essayais de ne pas monter quelques émotions dans ma voix ou dans mon visage. Ce qui m'était très utile lors des missions qu'on me confiait. Je fixais ce Mitsuna. J'espère pour lui qu'il n'avait pas de mauvaise attention dans notre quartier sinon il allait avoir à faire à moi. Et je ne suis pas du genre à me laisser faire.

Cette Akisa était vraiment étrange. Elle ne semblait être au courant des évènements d'après-guerre. En effet, après avoir gagné la guerre, Kiri avait pris le pouvoir à Konoha. Seiku m'avait alors demandé de prendre le commandement dans ce nouveau territoire conquis... Et cette fillette ignorait donc vraiment à qui elle parlait. C'était juste hallucinant.

- « D'où tu sors petite ? Kiri a gagné la guerre il y a trois ans, tu dois le savoir. Depuis, nous sommes à la tête de ton village... Le village de Konoha est dirigé par les Kirijins ! Il est temps que tu le saches ! Aussi, tu dois savoir à qui tu t'adresses. Je suis Mitsuna Torka, bras droit du Mizukage Mitsuna Seiku. Je suis le dirigeant du village de Konoha depuis trois ans. J'ai donc tout à fait le droit de me promener dans ton quartier. Je pourrais même tout y détruire et tous vous tuer si je le souhaitais. Mais votre espèce a déjà subi pas mal de blessures et j'estime que si vous nous respectez et que vous nous acceptez comme vos supérieurs, je n'aurais pas à devoir prendre de telles mesures. »

J’espérais que le message était assez clair. J'étais le boss de Konoha et les humains devaient l'accepter si ils ne voulaient pas subir plus de malheur. La plupart d'entre eux l'avaient déjà compris. Mais il restait encore des rebelles et apparemment, il y avait même certaines personnes qui ne savaient pas qui les dirigeaient...

- « Maintenant, pour ton jeune ami, comme je te le dis, je suis le chef du village de Konoha. Il a voulu me tester dans un jeu au ballon que seul votre espèce affectionne. C'était de la provocation directe, j'aurais pu le tuer. J'ai été clément et j'ai joué à son petit jeu. Pas de chance pour son ballon qui n'était pas assez solide... Sois heureuse que ce ne soit que le ballon qui n'en soit pas sorti indemne. Mais dis moi, humaine, comment se fait-il que tu ne saches pas que les Neptuniens dirigent à présent Konoha. Il y a des hommes poissons partout dans le village et même dans ce quartier; Tu es resté coincée chez toi pendant trois ans ou quoi ?»

Je le regardais, c'est vrai que depuis la mort de mes parents je n'étais pas sortie de ma demeure. Dans laquelle je m'entrainer d'arrache pied pour pouvoir venger la mort de mes parents. Mais j'étais tenue au courant des nouvelles du village par les personnes de mon clan, qui m'avait prévenue que des Kirijins avaient pris la tête de Konoha, et voilà la raison pour laquelle je ne sortais plus de chez moi. Autre raison de mon isolement, c'est ma haine envers les gens de Kiri, durant les premiers mois qui suivirent la mort de mes parents, j'avais envie de tuer tous les Kirijins que je pouvais voir, voilà pourquoi j'ai préféré rester enfermée et m'entraîner pour pouvoir prendre ma vengeance sur Kiri. Je fixa ce Mitsuna.

Moi: Je savais que le village de Kiri était à la tête de Konoha, mais tu vois quand je croise des Kirijins, je préfère faire comme si ils n'étaient pas là. Ca vaut mieux pour eux. Maintenant écoutes moi bien, si tu essayes de toucher à un cheveux de Tao ou même de quelqu'un d'autre de mon clan tu auras à faire à moi.

C'est vrai qu'à côté de lui j'ai l'air ridicule, mais il n'y a pas que la force physique qui compte, il y a aussi la force mentale. Chose que j'ai très bien durant mon isolement et mes entraînements.

L'humaine était gonflée. Je réfléchis quelques secondes à ce que je venais d'entendre. Il valait mieux pour les hommes-poissons qu'elle fasse comme si elle ne les voyait pas !?! Et j'aurais à faire à elle si je m'en prenais à quelqu'un de son clan !?! Je souris d'abord puis éclatais de rire ensuite.

- « MWAHAHAHA ! Tu es très drôle toi ! Tu espères quoi en disant des idioties pareilles ? Tu veux mourir c'est ça ? AHAHAHA ! Saches, ma fille, que je pourrais vous écraser d'une seule main toi et l'autre minus là-bas ! »

J'attrapais la jeune fille d'un bras pour la soulever jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus le sol.

- « MHAHAHA ! Si je voulais, je t'écrase toi et l'autre minus d'une seule main, alors arrête un peu de fanfaronner. Je t'explique : c'est moi qui dirige ce village ! Sois tu t'y soumets, soit tu pars. Tu as le choix. Mais saches que je ne tolère pas les déserteurs et que je les traquerais jusqu'à ce qu'ils meurent. »

Je reposais la Chiatsuko sur le sol toujours en gloussant d'amusement puis redevins calme et parlai sérieusement.

- « Tout ce que je demande aux humains, c'est de continuer à vivre comme ils vivaient avant, de protéger le village des agresseurs. Il n'est plus question de haine entre nos deux espèces. Vois-tu, ma belle, je protégerai les Konoha-jins qui me seront dévoués. Libre à toi de choisir ta voie ...»

Je le fixa. Comment osait-il me parlait ainsi ? Et comment osait-il dire qu'il n'est plus question de haine entre nos deux peuples ? Mais comment osait-il ?! J'avais envie de le tuer. Tout les souvenirs de la guerre et mes parents me revenaient en tête. Ma haine grandit en moi d'un coup. Que je m'énerva quand je lui répondit.

Moi: Comment oses-tu dire des choses ainsi ?! Comment peux-tu dire qu'il n'est plus question de haine entre nos deux peuples ?! C'est impossible ! Le peuple de Kiri à trop fait souffrir les gens de Konoha ! Vous, peuple de Kiri, vous avez tué mes parents ! Et vous croyez que je vais arrêter de vous haïr ?! Vous vous trompez royalement !

Je repris ma respiration et j'essayai de me calmer comme je le pouvais.

Moi: Mais autre chose. Je reste fidèle à Konoha, donc je continuerai de protéger le village car mes parents m'ont toujours appris à défendre Konoha. Mais dis toi que ce n'est pas pour toi que je le fais mais pour perpétuer la mémoire de mes parents

Cette histoire de gentils-méchants me paraissait tellement plate de sens que je décidais de ne plus relever la question. La fille avait perdu ses parents pendant la guerre et haïssait les neptuniens. Le peuple des mers,lui, haïssait les hommes pour les choses du passé. C'est ce petit gars que j'avais combattu pendant la guerre qui avait raison : nous avions attaqué les humains par vengeance et un jour sans doute ils se vengeront à leur tour. La guerre m'avait au moins appris cela... La fillette ne faisait que ressentir ce que mon peuple ressentait avant la guerre. C'était bel et bien une chaine sans fin.

- « La guerre m'aura au moins appris une chose, c'est que la haine mène à la vengeance et que la vengeance mène à la haine... »

Je parlais plus pour moi-même que pour répondre à Akisa. J'allais partir quand un de mes hommes, qui bien-sur avait entendu la conversation, vint mettre son grain de sel.

- « Alors Torka, on devient sentimental !? Tu vas quand même pas te laisser marcher sur les pieds par cette engeance de satan ? Zigouille la et puis c'est tout ! ... Si tu veux je m'occupe d'elle !? Viens ici la trainée ! »

Mon frère Neptunien s'approchait de la Konoha-jin d'un pas décidé. Je savais qu'il allait la torturer, la violer puis la tuer. Il était comme ça... Il passa la langue sur ses dents blanches carnassières arrivé à quelques mètres de l'adolescente...

- « Tsutsu Seiken !! »

L'homme poisson fut frappé par la technique et tomba au sol avant d'avoir pu toucher la fille de Konoha. Il ne s'attendait évidemment pas à ce que je l'attaque. Moi non plus d'ailleurs. J'avais attaqué un de mes frères pour aider une humaine et je l'avais fait par réflexe ... Je me sentis mal. Je regardais autour de moi pour voir s'il n'y avait pas d'autres hommes poisson dans les environs. Heureusement pour moi, à par lui, il n'y avait que quelques humains qui me regardaient tous d'un air hébété. Si un autre de mes frères aurait vu la scène, j'aurais du me justifier auprès de Seiku... ce que je ne voulais évidemment pas. J'attrapais mon congénère pour le relever. Je le regardais dans les yeux.

- « Si j'apprends que tu as parlé de ceci à nos frères, je te tue ! Hors de ma vue ! »

Le neptunien, plutôt choqué, savait qu'il n'avait pas grand intérêt à me trahir. Il acquiesça d'un mouvement de tête et partit très vite. Moi, je regardais la jeune femme qui s'était pris à moi quelques secondes plus tôt. Je venais de l'aider, elle, une humaine... J'étais déboussolé...

Cet homme pourquoi m'avait-il aidée ? Moi une simple "humaine" à ses yeux. J'étais choquée. Je ne comprenais pas ce qui c'était passé. Ca s'était passé si vite, et qui était cet homme qui avait voulu me tuer, pour je ne sais quelles raisons. Pourquoi ? Mais pourquoi un Kiri-jin m'avait aidée alors que ça aurait tellement simple de me tuer, si ils se seraient mis à deux contre moi. Mais non ce Torka m'avait sauvée. Alors tout ce qu'il m'a dit avant sur le fait qu'il ne devait plus y avoir de haine entre nos deux peuples, il le pensait réellement. J'étais déboussolée, je regarda Torka.

Moi: Je peux savoir pourquoi tu m'as aidée ? Je ne t'ai rien demandé aux dernières nouvelles.

Je chuchota un "mais merci" presque inaudible. C'est vrai, ça tombe je n'aurai pas fait le poids contre ce neptunien. Alors je pouvais bien remercier Torka de m'avoir sauver.

Pourquoi l'avais-je aidée ? Je ne le savais pas. Il me semblait pourtant avoir un avis très clair sur la race humaine quelques années plus tôt. Alors pourquoi l'avais-je défendue ? Je baissais la tête pour regarder la Konoha-jin qui ne semblait pas non plus comprendre ce que j'avais fait. J'aurais du être honteux mais je ne l'étais pas. Au contraire, j'étais plutôt fier de moi. Que m'arrivait-il ? Si un autre Neptunien avait été là, je serais passé pour un moins que rien et j'aurais du en découdre devant Seiku...
Akisa me regardait toujours. Je me sentis presque obligé de répondre à sa question. Je devais trouver quelque chose à lui dire même si moi-même ne comprenais pas mon acte.

- « Je t'ai aidée parce que tu fais partie intégrante de Konoha et que Konoha est sous ma tutelle... Maintenant, je dois partir... »

Je devais réfléchir...

Je regardais Torka. Sa réponse ne me semblait pas être la pure vérité. Mais je n'avais pas envie de réfléchir ou d'essayer de lui faire dire la vérité. J'étais perdue mais je devais oublier ce qu'il s'était passé. Et me dire que Konoha avait changé, et que le village était dirigé par un homme de Kiri, et que je ne pouvais rien y faire. Les choses étaient comme elles étaient aujourd'hui parce que c'était notre destin, et que pour l'instant on ne pouvait rien y faire. Je regarda Torka partir. Moi il fallait que je réfléchisse à un moyen de venger mes parents sans déranger l'ordre qui régnait à Konoha, et surtout sans me mettre une partie du village à dos. Mais avant tout je devais continuer de m'entraîner pour gagner en puissance. Et je devais faire ce que Torka, chef du village, me disait de faire, et ça sans broncher sous risque de me faire tuer.