Alors que le coq poussait son premier crie du matin, Midori et moi étions loin d’avoir eu cette chance. En gros, nous avions fait une nuit blanche. Pourquoi ? Une simple dispute entre sœur. Enfin, là je relativais un peu trop, ce n’était pas une simple dispute entre sœur, nous n’en avions jamais, c’était une apocalypse. C’était notre deuxième dispute, et ça depuis notre naissance. La première, c’est quand elle avait malencontreusement cassé mon jouet préférée. Je m’étais énervée, je l’avais quelque peu insulté aussi, mais après quelques heures la colère c’était estompée et tout était redevenu comme avant. Deux sœur uni comme les 5 doigts de la main et que rien n’y personne ne pouvait séparer. Nous faisions tous ensemble. Nous étions toujours d’accord et pour tout, par moment, par un simple regard nous pouvions deviner les pensées de l’autre sans prononcer un seul mot. Il y avait même des jours ou je pouvais ressentir ces émotions comme si…nous ne formions plus qu’une personne. C’est d’ailleurs grace à ces facultés que nous nous sommes sorties de bien des situations pas très favorables. C’était surement le lot quotidien des jumelles. Mais aujourd’hui, j’avais l’impression que le lien indestructible qui nous liait avait disparu. Je n’avais plus ma sœur en face de moi, j’avais une énorme énigme que je m’efforçais à résoudre. Et j’avais beau réléflechir, je ne la comprenais pas. Il faut avouer qu’à ce moment, je n’avais pas vraiment le temps de réfléchir, les mots volaient sans même avoir traversés mes pensées. Je me fichais royalement si ça pouvait la blesser ou non. Et je me fichais encore plus de ce qu’elle me répondait. Tout ce qui m’importait c’était de la résonner. La convaincre que la décision qu’elle venait de m’avouer, non sans peine, était la mauvaise :

- Même une imbécile serait que cette idée est complètement absurde ! Il te manque une case ou quoi ?!
- Ne dit pas ça Sazu, j’ai le droit de suivre ma propre voie.
- Oui celle que nous avions choisie ensemble, après y avoir bien réfléchis !
- Non Sazu, celle qui j’ai pris pour toi …Sazu, je n’ai jamais réellement voulu devenir ninja, tout ça est trop… ce n’est pas ma place.

C’en était assez, en temps normal j’étais toujours d’attaque pour une bonne dispute, mais pas avec ma sœur. Je sentais que si je continuais sur ce chemin là, dans pas longtemps j’allais prendre ma sœur pour un punchinball. Et elle était la dernière personne à qui je voulais faire du mal. Si seulement je pouvais remonter une nuit en arrière. Je ne lui aurais jamais proposé de venir s’entraîner avec moi, je serais partie toute seule et j’aurais pu éviter ça. Est-ce qu’un jour tout va revenir à la normal ? Est-ce qu’on aura à nouveau ce lien aussi fort qu’avant ? Ou tout ça était partie avec mon rêve le plus cher ? Je n’allais plus pouvoir me battre aux côtés de ma sœur, elle venait de rejeter le rêve qui avait bercée notre enfance. Comment avait t’elle pu ? Être ninja était trop éprouvent pour elle, d’un côté je comprenais, mais j’étais trop en colère pour pouvoir l’accepter, même si elle n’arrêtait pas de me le demander. J’avais gardé le silence depuis plusieurs minutes, je ne pouvais pas m’empêcher de la dévisager, de regarder ces yeux qui imploraient mon pardon. Une fois que le silence fut tombé, je tournais les tallons et claquais la porte d’entré derrière moi. J’avais cru entendre la voix de Midori m’appeler, mais je faisais la sourde oreille. Je n’avais plus le courage de l’affronter. J’avais absolument besoin d’une échappatoire, voir d’un défouloir. Et pour ça, le centre-ville était parfait…

Après être restée plus de 10 minutes en face de la porte d’entré de l’établissement, mes hésitations avaient complètement disparues. J’avais fais une promesse. Ne plus y entré. Mais la personne a qui je l’avais faite, m’avais déçu. Alors je pouvais bien me permettre de jeter cette promesse à la poubelle. Sans attendre une minute de plus j’ouvrais la porte de mon bar préférée, je m’avançais jusqu'au comptoir et m’installais sur mon tabouret fétiche, tout en remercient le Seigneur de m’avoir gardé la place. N’y une, n’y deux le barman prenait ma commende :

- Alors ma p’tite Sazu, ça fait un moment que je ne t’ai pas vu.
- J’étais…un peu occupée ces temps si.
- Okay ma p’tite, bouge pas te commende arrive.

Et toute en attendant ma commende, je regardais autours de moi, pour voir si je reconnaissais les têtes des habitués, voir si connaissais encore leurs noms et pourquoi pas, voir s’ils y avait des nouveaux venus…

₪ Raaaaaaaaaaaaaaah ! J'ai soif ! Et oui, les femmes aussi ont soif, moi plus particulièrement que les autres en cet instant. J'avais tellement soif que je sentais que j'allais tomber au sol et mourir de déshydratation. Je devais me rendre dans un bar et vite, n'importe quel bar du moment qu'il me servirait de quoi étancher ma terrible soif, ça ne devrait pas être permit d'avoir aussi soif que moi, chaque pas vers le bar qui se trouvait devant moi était plus lent et une épreuve plus difficile, je me demandais si j'allais enfin réussir à atteindre ce merveilleux lieu de détente qui me permettrait enfin de boire ... Tout en me délestant de quelques Okane durement gagnés ... ₪ Au bout d'une dizaine de minute, je réussis enfin à finir de traverser la cinquantaine de mètres qui me séparait du modeste établissement, je poussais la porte du peu de force qui me restait, j'étais dans un état lamentable, mon taux d'alcoolémie était bien trop bas, je n'arrivais plus à me mouvoir dès que j'entrais dans la salle sombre, je ne pu rien apercevoir, j'espérais qu'il n'y avait rien ni personne devant moi puisque je ne le verrais pas, la différence de luminosité avec l'extérieur était trop importante. Je m'époumonais alors Okami – " Barman ! Deux pintes de ce que vous avez de plus fort ! " ₪ Une bonne partie des clients se retournèrent vers moi et m'observèrent comme si j'étais quelque chose d'étrange, une espèce en voie de disparition, je leur lançais leur regard, j'étais prêt à me battre si ils continuaient de me regarder ainsi cependant, ils arrêtèrent rapidement de me fixer et se remirent à boire comme des trous ... Je n'avais pas été discrète, mais je n'en avais rien à faire, après tout je n'avais aucune réputation à défendre, j'étais libre comme l'air. J'aperçus alors une jeune femme qui avait l'air sympathique, elle ne m'avait pas fixer donc, elle ne m'avait pas juger. De plus, elle semblait seule, j'allais lui ternir compagnie, tout du moins si elle voulait bien d'une folle comme moi. Okami – " Salut, c'est la première fois que tu viens ici ? " ₪ C'est à ce moment que le barman apporta les deux pintes, j'en avalais une cul sec, je faillis ré-itérer avec la seconde lorsque je sentis ma gorge s'enflamme, j'allais boire de façon plus modéré ...

Après avoir reçu mon saké, je me surpris à le contempler pendant plusieurs minutes. Non pas qu’il était mauvais, loin de là. D’ailleurs j’étais la première présente quand il s’agissait de saké, mais on pourrait dire que je n’avais pas réalisée qu’il était déjà devant moi. Pendant un court instant le barman me regardait bizarrement. Pour être plus précise, il me dévisageait. En temps normal je le buvais cul sec, ce changement devait surement le surprendre, ou pas. Si ça tombe il pensait surement à autre chose. Après avoir bu le premier ver cul sec, je recommandais un autre, et cette fois-ci, le barman avait laissé la bouteille. C’était la preuve qu’il connaissait bien ces clients. Le liquide fraie brûlait dans ma gorge. Bizarrement, ça faisait du bien. Je me souvenais de la première fois ou ce même liquide avait traversée ma gorge. Pas un très bon souvenir. J’avais tout recraché de suite en pensant que j’allais mourir car j’avais avalée de travers. De plus son gout fort m’avais quelque peu surpris. En voyant ce petit verre comment pouvais-je savoir que le liquide qu’il y avait dedans pouvait désinfecter autant ? Quoi qu’il en soit c’est en faisant des expériences que l’on apprend et sans ça, jamais je n’aurais découvert cette boisson miracle, cette boisson qui, après quelques verres seulement, nous faisait oublié tous nos soucies tout en nous rendant ridicule si nous ne faisions pas attention. Et des gens ridicule, ça il allait y en avoir, rien qu’en regardant une paires d’homme, je devinais qu’après quelques verres de plus, il y allait avoir une baston ou peut-être mieux, un steap-teas. Dans toute ma carrière d’alcoolique je n’avais jamais rien vu de pareil, en espérant d’avant ma retraite j’allais en voir un ! J’avais besoin de me moqué, d’humilier quelqu’un, quitte à en recevoir les conséquences plus tard. Pour moi l’autodestruction était une bonne idée pour ce soir. Quoi qu’il en soit, après avoir remplis mon 3 ième verre, une voix féminine, ce qui était déjà rare ici, ce faisait entendre au dessus de tous ces conversations plus qu’ennuyeuses :

– Barman ! Deux pintes de ce que vous avez de plus fort !

C’était a ce moment là que le silence ce fit entendre. Je ne savais pas ce qui se tramait derrière moi, probablement qu’ils observaient cette nouvelle venue, comme avec chaque nouveau. Je n’avais jamais compris cette coutume, j’y avais eu droit moi aussi, mais chaque personne qui venait ici, c’était pour boire. Alors pourquoi les observer comme des bêtes curieuses ? Quoi qu’il en soit je me servais mon 4 ième verre, avant de le boire cul sec lui aussi avant qu’une tête rouge venait s’interposer entre mon verre et moi. Je m’étais reculée comme si j’avais reçu un shock électrique manquant de tomber de mon tabouret. C’est à peine quelques secondes plus tard que j’avais compris ce qu’elle m’avait dit :

– Salut, c'est la première fois que tu viens ici ?

Elle buvait ensuite un des deux verres, je n’avais pas su voir ce qu’il y avait dedans, bon d’accord j’aurais pu retenir quand elle l’avait crié haut et fort ce qu’elle voulait, mais mon esprit était assez embrouillé. Quant à moi je vidais ma bouteille, bien trop vite à mon gout. Quand j’avais demandé au barman une autre bouteille, il me dévisageait à nouveau pendant un court instant, son regard avait brusquement changé quand je lui avais lancé mon regard noir qui était hors de mon contrôle. Après avoir retrouvé mes esprits, je me retrouvais vers cette jeune femme, pleine d’énergie qui venait de terminer son deuxième verre. Je tentais de lui sourire, mais quelque chose me disais que c’était complètement raté, mais je faisais au moins l’effort de lui répondre :

- Je venais souvent ici, on va dire qu’aujourd’hui c’était mon come back, enfin et toi ? Je ne t’ai jamais vu ici, tu viens souvent ?

J’avais à peine fini ma question que deux poireaux se levèrent pour se taper avec des bouteilles vident. L’un avait apparemment insulté la femme de l’autre. Je ne pouvais pas m’empêcher de lever les yeux en ciel en soupirent. Dans quoi avais-je encore mis les pieds ?