~ Flash-Back ~

Situé à une bonne distance de Kiri se trouvait un lieu unique en son genre, un lieu mystérieux, un lieu rempli de mystère appelé Labyrinthe du Respect. Il s'agissait d'un endroit où l'on pouvait facilement entrer, cependant la sortie elle était bien plus compliquée à atteindre. Contrairement aux labyrinthes classiques, ce lieu semblait vivant, habitait par une âme. En effet, les murs, constituaient essentiellement de sable, se reformaient après avoir été détruits, ils se réorganisaient régulièrement également, empêchant ceux qui se trouvaient en son sein de quitter son enceinte. L'Histoire vous expliquerait que cette imposante architecture, mécanisée, permettait par le passé de défier le Daimyo du pays de l'eau, et que seul le vainqueur du combat peut en sortir. Que son adversaire soit mort ou vif, cela dépendait uniquement de lui, l'important pour le Labyrinthe semblait qu'il y ait abandon volontaire ou mort pour mettre un terme au conflit. Chaque personne pénétrant en son sein était avertit de ce qu'il l'attendait, les règles qu'il était tenu de respecter. C'est pourquoi ce lieu fut nommé Labyrinthe du Respect, les concurrents qui allaient s'affronter le faisaient en sachant très bien que s'ils perdaient, leurs vies pourraient s'achever ici. Par ailleurs, les survivants pourraient vous raconter que le Labyrinthe était vicieux, que le Labyrinthe enclencherait de lui-même des pièges pour compliquer la tâche des combattants. Cependant, cela pourrait très bien être de simples bobards inventés pour vous dissuader d'y pénétrer. Il ne pouvait n'y avoir aucune certitude tant qu'on ne l'avait pas vécu, comme ce fut le cas pour Akino Daiki à cette époque.

Comment en était-il arrivé à se rendre dans un pareil lieu? Si vous lui posiez la question, ce jeune homme vous enverrait probablement baladé, n'ayant pas particulièrement envie de parler de son passé à autrui. Tout le monde a le droit d'avoir son jardin secret, ces regrets ou non, ainsi que certains moments de sa vie qu'on le ne souhaite absolument pas divulguer à autrui pour des raisons x ou y. Laissez moi donc vous racontez cette partie de son histoire, partie que quelques rares personnes entendront peut-être un jour, partie qu'une seule personne avait connaissance jusqu'à ce jour: la Mizukage. Quel lien pouvait lier ces deux personnes, qui à l'époque, tout opposé? L'une était civilisée, domiciliée, le portefeuille bien portant, plein de responsabilités et constamment entouré par une bande de fanatique incompréhensible, tandis que l'autre était sauvage, sans domicile fixe, chassant pour pouvoir se nourrir, libre de vivre sa vie comme il l'entendait et très peu populaire, pour ainsi dire solitaire et méconnu par la société.

La petite histoire était un peu simpliste, banal pour ainsi dire, mais restait néanmoins intéressante. Le jour où Daiki était arrivé au village du pays de l'eau, Kiri, un autre jeune homme de son âge avait fait une entrée fracassante, juste devant lui. Quand l'on dit fracassante, ce n'était sûrement pas pour rien. En effet, ce petit singe n'avait pas trouvé de meilleure idée, pour attirer l'attention sur lui, que de se battre avec tous les villageois qui se trouvaient sur le chemin. A croire qu'il essayait de montrer qu'il était le plus cruel de tous, et non pas le plus fort comme il voulait certainement le prouver. Il faut dire que ces méthodes étaient quelques peu douteuses. Si cela s'était arrêté là, Akino n'aurait jamais fini dans ce labyrinthe ce jour-là. Et oui, le malheureux avait fait l'immense erreur de casser un étalage de pommes bien rouges, le fruit préféré du sauvage. Cette sensation indescriptible et juteuse lorsque l'on croque à pleine dent dans ce fruit divin était pour lui l'une des meilleures choses au monde. Alors quand il vu ce gâchis, il ne pu contenir ses pulsions bestiales. Tel un fauve, il brandit un bout de bois, trouvé par terre, et le frappa avec comme s'il s'agissait d'une matraque en acier inoxydable. Toutefois, il fit l'erreur de sous-estimer l'autre babouin qui lui rendit ces coups. Ils furent tout deux k.o en moins de deux. Depuis ce moment, Akino ne pouvait pas blairer ce type, son rival en quelque sorte.

S'étant entraîné, depuis son passage au rang de genin, le jeune homme ne pensait plus du tout à cette querelle à son arrivé au village. Cependant, un évènement n'allait pas tarder à lui rafraîchir la mémoire. Ce bonobo, dont il ne connaissait toujours ni le prénom, ni le nom mais seulement sa face de primate, était de retour après une longue mission, probablement épuisante vu l'état dans lequel il en revint. Cependant, il fallait croire qu'il n'avait toujours pas compris la leçon. Bon d'accord, leur petite bataille s'était terminée la dernière fois en égalité, donc il n'y avait effectivement rien à retenir. Vous me diriez pourquoi? La raison était simple, l'orang outan coupa en deux avec son katana un étalage de pommes lorsqu'il croisa le regard de son supposé rival. Daiki ne pouvant restait de marbre face à une telle offense, à tant de sournoiserie, de gamineries, se sentit obligé d'aller se battre avec cet impertinent. Heureusement pour les deux compères, les gardes arrivèrent en rapidité pour les séparer. Rapidement quelques ragots circulèrent à propos de deux idiots qui ne faisaient que se battre dès qu'ils se croisaient. Et étrangement, ils furent convoqués tout les deux le surlendemain par la Mizukage, qui leur proposa de suivre une épreuve spéciale pour monter en grade, et régler par la même occasion leurs différents. Malgré les mises en garde de leur commandante suprême, leurs décision furent unanime: ils participeraient à cette épreuve où les chances de survie étaient de 50%.

En effet, pour deux concurrents entrant dans le labyrinthe, seul l'un d'entre eux pouvait en ressortir indemne. Contrôlé par une force mystérieuse, la bâtisse n'acceptait que de libérer le vainqueur du combat. Néanmoins, la Mizukage semblait être capable de savoir tout ce qu'il se passait en son sein, comme si elle était à l'intérieur. C'est ainsi que les deux rivaux se retrouvèrent au labyrinthe du respect pour savoir qui d'entre eux deux mériteraient le respect éternel de l'autre. Il n'y aurait pas de seconde fois. Le perdant devrait accepter son infériorité et ne jamais chercher à se venger de l'autre. S'il ne souhaitait pas respecter ces conditions, il devrait périr pour mettre un terme au conflit. Tant que le problème ne serait pas résolu, qu'il n'y aurait pas de solution, le Labyrinthe ne les laisserait assurément pas ressortir.

Ce jour-là, Akino s'avançait doucement dans le bâtiment en continuelle évolution. Toujours sur ces gardes, il faisait attention au moindre détail composant son environnement. Tel un fauve, il était vigilant, la moindre perte de concentration pouvait lui être fatale. Soudain, un bruit se fit entendre. S'était bref mais étrangement faible. Daiki pu tout de même en trouver la source rapidement, puisque ce son se répétait régulièrement. Les murs couleur sable se mouvaient. Ils semblaient lui tracer le chemin qu'il devait suivre, le rediriger vers un lieu s'ils partaient du mauvais coté. Le jeune homme était habité d'étranges sensations, un mélange de curiosité et de crainte probablement. Peut-être un peu d'impatience également. C'est alors qu'il aperçut tout à coup son adversaire, juste en face de lui. Il se rua dessus tel un rhinocéros enragé pour en finir le plus vite possible. Pourtant, il ne parvint pas à le toucher malgré des tentatives répétées. Ces mouvements semblaient trop fluide pour être réels. Lorsqu'il remarqua la supercherie, l'illusion fut brisé et la seule issue à l'impasse qu'il avait rejoint était en train de se refermer. Ainsi, il n'avait pas qu'un seul ennemi en ce lieu. Le Labyrinthe lui-même était un adversaire à qui il fallait prouver sa valeur.

Redoublant d'attention après cette surprise quelque peu inattendue, le jeune homme progrèssait rapidement, au sein du labyrinthe, vers le centre. Sans le savoir il s'approchait de plus en plus de son adversaire. Evitant les nombreux pièges disposés un peu partout dans le labyrinthe, en continuel changement, Akino finit par arriver dans un lieu spacieux avec un oasis et quelques palmiers. S'était un endroit assez charmant et sympathique, il aurait certainement pu s'y reposer et prendre quelques vacances dans d'autres circonstances. Son antagoniste était en effet arrivé depuis un petit moment, avant lui, et patienter tranquillement dans l'eau en attendant sa venue. Daiki, visiblement agacé par cette vision, tapotait des pieds d'un air de dire dépêche toi de t'habiller pour qu'on s'y mette. En réalité, il était simplement jaloux de ne pas avoir été à sa place, bien qu'il trouvait ça stupide de s'exposer ainsi au danger. S'il n'avait pas été aussi "compréhensif", il aurait très bien pu s'attaquer à ce singe sans attendre que celui-ci ne soit prêt. Toutefois, ce n'était pas vraiment son genre, du moins pas ce jour-là. Il lui arrivait d'avoir une humeur particulière d'un jour à l'autre lui permettant d'avoir quelques écarts avec son caractère habituel. Daiki était le genre d'homme qui changeait avec le temps, au fil des expériences qu'il vivait. Quoi qu'il en soit, face de babouin se mit en garde assez vite après avoir bouclé sa ceinture de cuir. Le combat pouvait commencer. Alors que le jeune homme dégaina sa vielle épée rouillée, son ennemi s'équipa d'une paire de gants avec des plaques en métal pour contrer légèrement d'éventuels coups d'arme blanche.

Akino fixa le regard de la tête de bonobo en tenant son arme devant lui. En un instant, son rival se retrouva à son niveau, prêt à lui foutre un coup de poing en pleine face mémorable. Heureusement, le shinobi fut suffisamment réactif pour se pencher en arrière au dernier moment et contre-attaquer avec un coup de pied dans le genou. Face à un ninja spécialisé dans le taïjutsu, un manieur d'épée comme Akino était légèrement désavantagé en terme de vitesse, par le poids de son arme. Néanmoins, ces mouvements étaient assez bon pour suivre son adversaire du regard. Malgré son handicap, il parvint à rendre la moitié de ces coups à l'envoyeur, et ils furent tout deux fatigués assez vite. Daiki restait sur la défensive telle une forteresse tandis que son antagoniste utilisait toute sa force pour essayer de l'acculer. Cependant, il n'y avait rien à faire. Il était trop lent pour blesser gravement son adversaire, et ce dernier n'était pas assez fort pour percer totalement sa défense d'acier. Résistant comme un mur de plomb, le jeune homme semblait être impossible à mettre à terre. Pourtant, il n'avait pas une carrure si impressionnante, s'était juste qu'il avait bien travaillé sa force interne plutôt que le volume de ses muscles.

La bataille semblait se tourner vers une égalité jusqu'à ce que l'un des adversaires fassent une erreur monumentale. Une erreur qui allait complètement renverser la situation.

Akino chargea son ennemi dans un élan d'impatience, ce qui ne lui ressemblait pas. Profitant de cette occasion en or, le babouin lui asséna plusieurs coups sérieux en plein ventre afin de prendre l'avantage. Surpris par l'accélération soudaine de son antagoniste, Daiki fut incapable de se rattraper et subit toute l'étendue de sa bêtise en un instant. Acculé par la prétentieuse puissance de son adversaire qui lui riait au nez, le jeune homme semblait être sur le point d'abandonner. Sa vie ne lui paraissait pas aussi bonne que celle qu'il aurait aimé vivre. Où qu'il allait, de mauvaises choses s'abattaient sur lui. Il alternait de manière régulière, presque trop régulière même, entre des périodes de bonheur et de malheur. Au fond, il n'était pas aussi robuste qu'il en avait l'air. C'est ce qu'on aurait pu penser, si l'on oubliait le fait qu'il était avant tout un sauvage. Et comme tout animal non domestiqué, un instant de survie exceptionnel l'habitait. Alors que sa partie humaine lui demandait de s'arrêter, de se laisser aller pour ne plus souffrir, son instinct, lui soufflait tendrement à l'oreille de se relever. De se relever et de tuer toute personne attentant à sa vie. Son regard naïf se transforma alors en tout autre chose. Ses yeux prirent l'allure de ceux d'un fauve traquant sa proie. Tandis qu'il mordait la poussière, ou plutôt devrions nous dire le sable, par terre sous les coups de pieds répétés inlassablement de son "rival", sa main directrice agrippa doucement son épée. Remarquant la tentative d'Akino, l'homme qui le tabassait écrasa violemment sa jambe sur l'arme rouillée. La lame fut brisée en deux, rendant l'arme blanche plus légère et facile à utiliser, malgré une allonge moins importante. Profitant de l'effet de surprise, Daiki puisa dans sa volonté pour porter un coup dévastateur au jambe de son adversaire. Pile au moment où l'épée fut brisée, ses restes tranchèrent les jambes du singe, juste en dessous des genoux. Étonné, stupéfait ou choqué, son adversaire tomba en arrière sans voix. Il lui fallu quelques dizaines de secondes pour réaliser ce qu'il venait de lui arriver pour qu'il hurle de douleur. Se relevant tant bien que mal, Akino observa son ennemi de haut. Sans un mot, sans une once de pitié, il s'apprêta à transpercer le coeur de cet homme. Néanmoins, le Labyrinthe n'était pas prêt à le laisser faire. Ce dernier, aussi vicieux qu'on peut l'être, tenta d'offrir une seconde chance à l'horrible malfrat qui agonisait au sol. Afin de tromper la vigilance du shinobi d'humeur meurtrière, il activa l'un de ses nombreux mécanismes pour induire une nouvelle vision à ce ninja sur le point de gagner. Une femme et deux enfants de bas âge lui apparurent, en train de pleurer en tenant fermement le singe dans leurs bras frêles. Malgré l'innocence de cette scène, Daiki abattit ce qu'il restait de son arme dans le coeur encore chaud de son adversaire.

Il ne se contrôlait plus, une sorte de haine l'avait envahi, suffisamment forte pour être capable de prendre la vie sans ressentir la moindre hésitation. Enragé, il empoigna au niveau du col son ennemi, qui lui murmura délicatement quelques félicitations avant de rendre l'âme. Ne pouvant plus se contenir, il se devait de faire disparaître la source de ses sentiments abominables. C'est pourquoi, il balança le corps de son antagoniste dans un mur de sable du Labyrinthe. La bâtisse sembla répondre à son désir en avalant, en son sein, la dépouille de son rival pour l'éternité. Espérant ne plus jamais revenir en ce lieu, retrouvant peu à peu sa lucidité, le jeune homme fut catastrophé par ce qu'il venait de faire. A tel point qu'il avait oublié la raison de sa présence en ce lieu maudit. La construction infernale lui montra le chemin de la sortie où l'attendait la Mizukage. En réalité, elle était là pour récompenser uniquement le vainqueur, et non lui en particulier. Encore sous le choc, le jeune homme n'entendait rien de ce qu'elle lui racontait à sa sortie. Qu'avait-elle pu dire en le voyant ressortir les vêtements teintés de rouge écarlate? Il n'en avait aucune idée, et peut-être valait t'il mieux qu'il ne s'en rappelle plus. La seule chose dont il était sûr, c'est qu'il avait obtenu son rang de chuunin en prenant la vie de l'un des habitants de son village. Aussi horrible pouvait-il être, ce gars, ce compagnon ne méritait pas de mourir de cette manière.

Maintenant, vous savez, vous comprenez pourquoi Akino ne voudrait probablement plus jamais en parler, ou entendre parler de ce Labyrinthe. Ne pouvant se pardonner ce qu'il avait fait, le chuunin s'était créé une barrière ce jour-là, une barrière qui lui permit d'enfouir au plus profond de son être cet ignoble souvenir, un blocage en quelque sorte qui l'empêchait d'y penser, pour protéger son intégrité mentale.